Mbour – Intensification de la lutte contre la criminalité économique : Les acteurs de la chaîne pénale en formation à Saly


L’Office national de recouvrement des avoirs criminels (Onrac) met à niveau son personnel pour assurer une meilleure efficacité des poursuites et l’appropriation d’un arsenal juridique réformé, notamment les nouvelles dispositions sur la saisie et la confiscation des biens dits criminels.
Par Alioune Badara CISS – L’Office national de recouvrement des avoirs criminels (Onrac) a lancé, hier à Saly, la 11e session de formation dédiée aux acteurs de la chaîne pénale, marquant une nouvelle étape dans le renforcement de la lutte nationale contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les infractions sous-jacentes. Cet atelier de quatre jours vise à assurer l’efficacité des poursuites et l’appropriation d’un arsenal juridique réformé, notamment les nouvelles dispositions sur la saisie et la confiscation des avoirs criminels. L’objectif central de cette rencontre est de renforcer les capacités des professionnels impliqués pour mieux appréhender la criminalité économique et financière qui «sape l’économie du pays», d’après le Directeur général de l’Onrac. Selon Mor Ndiaye, cette formation s’adresse à un large éventail d’acteurs, incluant les magistrats, les officiers de Police judiciaire, les greffiers et les partenaires institutionnels. Il a souligné que le Sénégal connaît actuellement une augmentation des poursuites pour des faits de blanchiment de capitaux, de corruption et de trafics internationaux.
D’ailleurs, il a promis que l’accent sera mis sur le nouveau dispositif juridique sénégalais en matière de saisie et de confiscation.
«Nous allons ensemble essayer d’identifier les voies et moyens pour pouvoir mettre l’accent sur le nouveau dispositif du droit sénégalais qu’on appelle le droit de saisie, confiscation et le recouvrement des avoirs», a déclaré M. Ndiaye. Pour cela, l’Office national de recouvrement des avoirs criminels (Onrac), qui gère la gestion des biens saisis et confisqués, joue un rôle-clé. A l’en croire, «l’Onrac va démontrer avec suffisance les bonnes pratiques, les recommandations pour une meilleure appréhension de cette criminalité», a-t-il précisé.
Cette action de renforcement fait suite à d’importantes réformes législatives et institutionnelles. C’est pourquoi il a rappelé qu’en 2021, le Code pénal et le Code de procédure pénale ont été modifiés pour y insérer les saisies spéciales et un régime de confiscation nouveau, général et applicable à la criminalité de profit. «C’est une appropriation du dispositif. C’est aussi une façon de renforcer les capacités de tous les acteurs, notamment ceux du Pôle judiciaire qui sont spécialisés en cette matière, mais également tous les autres corps qui sont impliqués», a expliqué Mor Ndiaye.
La session bénéficie de l’accompagnement du partenaire Giz et réunit des participants de haut niveau dont des représentants de la Cour suprême, de la Cour des comptes et de l’Inspection générale d’Etat (Ige). Les résultats attendus de cette rencontre de quatre jours sont «une meilleure efficacité, une meilleure appréhension de ces criminalités galopantes, dans l’espoir que les acteurs sauront désormais saisir la vérité et la responsabilité de leur travail face à ces fléaux».
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