Après avoir été interdit de sortir du territoire national, Cheikh Issa Sall, le leader du parti «Unité», se décharge sur le nouveau régime. Face à la presse, il a clairement signifié au duo Sonko-Diomaye que ce ne sera ni l’intimidation ni la pression psychologique qui vont le divertir. Par Alioune Badara CISS –

Quelques mois après avoir été éjecté de la Direction de la Caisse des dépôts et consignations, Cheikh Issa Sall s’est vu interdire de sortir du territoire national, alors qu’il se rendait à Nimzat en Mauritanie pour rendre visite à son marabout. La réaction de ce dernier ne s’est pas fait attendre. Il estime que les autorités sont en train de lui mettre la pression en usant de leur station. «Vous avez tous remarqué les convocations à se présenter à la police de citoyens qui ont osé poser les vrais débats qui devraient être soulevés dans le cadre d’un Etat républicain. Certains actes relèvent d’une ignorance flagrante des règles de base qui régissent le fonctionnement d’un Etat normal et mettent mal à l’aise les agents qui doivent exécuter ces ordres. Pour notre part, ce ne sera ni l’intimidation ni la pression psychologique qui nous divertiront. Nous nous sommes séparés de notre statut de magistrat de la Cour des comptes pour mieux servir notre Peuple, en commençant par la Ville de Mbour», a déclaré Cheikh Issa Sall.

D’ailleurs, il considère cette interdiction de sortir du territoire sans notification comme une atteinte grave à  la liberté de circulation qui est un droit élémentaire. «Quand ce droit est lié à l’exercice des convictions religieuses, la situation devient très préoccupante. Nous condamnons avec toute notre énergie les dérives autoritaires en cours orchestrées par le nouveau régime. L’émission d’interdiction de quitter le territoire national est un acte de nature judiciaire encadré par la législation sénégalaise et conféré à des autorités judiciaires bien définies», a rappelé le leader d’«Unité».

Il se dit déçu par les nouvelles autorités. Selon lui, les Sénégalais attendaient mieux après une demi-année de gouvernance marquée principalement par l’accentuation de la cherté du coût de la vie. Le panier de la ménagère est sous forte tension et demande une réduction immédiate des prix des denrées de première nécessité.

Toutefois, il avertit : «Celui qui pense que nous allons quitter ce pays pour le laisser faire ce qu’il veut dans ce Sénégal se trouve dans une grande erreur. Nous sommes prêts à y laisser notre vie.»

Par ailleurs, il s’est également prononcé sur la reddition des comptes. Il a déclaré qu’il ne peut être contre, mais que ça soit fait dans le respect des procédures.

Le président de la Coalition Union nationale pour l’intégration, le travail et l’équité (Unité) dit à qui veut l’entendre qu’il n’a pas peur de la reddition des comptes. «Dans le cadre de la reddition des comptes, le principe du contradictoire est bafoué. Nous sommes les premiers à vouloir la reddition des comptes. C’est ce qui nous a amenés à la Cour des comptes. Oui, il faut arrêter tous ceux qui ont volé l’argent du Peuple, mais dans le respect des procédures. Les pays est à l’arrêt. Nous sommes restés huit mois sans pose de première pierre, sans inauguration, sans réception de travaux, sans lancement de projet, c’est très grave. Un pays ne se gère pas par la violation de la démocratie, pas par des manipulations, pas par un esprit revanchard», conseille Cheikh Issa Sall.
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