Yankhoba Diémé promet des solutions rapides pour la mise en place d’un hub aérien sénégalais.Par Alioune Badara CISS –

 L’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), récemment salué pour la qualité de ses services, fait face à un dysfonctionnement majeur de sa climatisation, suscitant le mécontentement des passagers. Yankhoba Diémé, ministre des Transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires, a effectué une visite d’urgence sur la plateforme pour constater les problèmes et annoncer des mesures immédiates, réaffirmant l’ambition du Sénégal de devenir le hub aérien de l’Afrique de l’Ouest.

M. Diémé a exprimé sa déception face à cette situation inattendue. «J’ai pu noter, malheureusement, qu’au ni­veau de l’aéroport, il y a un dysfonctionnement pour la première fois, alors que  l’Aibd venait d’être classé parmi les aéroports où il fait bon voyager», a regretté le ministre. Il a précisé que la défaillance de la climatisation était la principale cause de sa visite précipitée, les passagers se plaignant de la chaleur.

Face à l’urgence, des actions concrètes sont déjà en cours. «La direction s’est tout de suite engagée, et je l’ai engagée à installer des armoires provisoirement pour rafraîchir tous les endroits de l’aéroport et soulager les clients», a annoncé le ministre des Transports aé­riens.

Il a reconnu que les pièces de rechange pour la climatisation sont spécifiques et nécessitent d’être importées, mais des solutions temporaires sont mises en œuvre pour assurer le confort des usagers en cette période de forte chaleur. «Nous sommes en période de chaleur. Il ne faut pas que les clients en souffrent», a-t-il insisté.

La visite du ministre Diémé s’inscrit également dans une vision plus large, celle de positionner le Sénégal comme le principal hub aérien de l’Afrique de l’Ouest. Cette ambition est portée par une décision forte des autorités sénégalaises, avec Air Sénégal désignée comme la locomotive de cette stratégie.

Yankhoba Diémé a rappelé également les discussions récentes avec Boeing (Oei) à Seattle, visant à renforcer la flotte d’Air Sénégal avec des appareils dédiés au transport de passagers et de fret. Au-delà de l’acquisition d’avions, l’accent est mis sur la maintenance et, surtout, sur la formation qualifiante du personnel, en collaboration avec des structures comme l’Aimap. «Air Sénégal est la locomotive choisie par les autorités de ce pays. Le Sénégal s’est engagé radicalement pour soutenir sa compagnie, le pavillon national», a promis le ministre.

Le ministre des Transports aériens a assuré que les efforts se concentreraient également sur la création d’un salon d’honneur Air Sénégal à l’Aibd, «comme dans tous les aéroports, comme dans toutes les compagnies qui se respectent. J’exhorte tous les directeurs concernés à matérialiser cette décision dans les prochains jours, les prochaines semaines».

Yankhoba Diémé a souligné l’importance cruciale du capital humain et de la «Teranga» sénégalaise dans la réussite de cette ambition. Il a insisté sur la nécessité d’une formation continue pour tout le personnel du secteur aérien, des pilotes au personnel au sol. «Pour être un hub aérien, le client qui arrive dans le pays doit avoir un accueil qui s’aligne à vos ambitions, qui répond à la la Teranga sénégalaise», a expliqué le ministre Diémé. Il a également souligné l’importance d’étendre la notion d’accueil au-delà des murs de l’aéroport, regrettant qu’«un passager qui sort de l’aéroport, aujourd’hui, se sente même agressé par ceux qui sont dehors». L’objec­tif est d’assurer une «expérience voyageur» positive de bout en bout, un facteur-clé pour la satisfaction du client et la réputation du Sénégal.

Par ailleurs, M. Diémé a évoqué la nécessité de diversifier les sources de revenus au-delà du simple transport de passagers. Il a félicité «Servair» pour son service de restauration aérienne, le qualifiant d’activité rentable. C’est pourquoi il a insisté sur l’importance des métiers connexes tels que la maintenance, le cartering et l’hôtellerie, qui sont essentiels à la rentabilité globale du secteur. «Le développement d’une compagnie ne peut pas seulement s’analyser sous l’angle de la rentabilité financière de la compagnie, mais également la rentabilité économique, voire même ce que j’appelle les dividendes de souveraineté qu’elle offre à la compagnie ou à l’Etat», a-t-il conclu.

Il tente de rassurer les Sénégalais : «C’est dans les 3 ou 5 prochaines années qu’ils comprendront que les choses vont changer, et le Sénégal est parti pour être le hub aérien de l’Afrique de l’Ouest.»
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