Les artistes veulent désormais vivre de leur art. Depuis hier, ils sont en conclave à Saly dans le cadre de l’atelier de validation de la loi sur le statut de l’artiste. La rencontre se tient en vue de réfléchir sur les voies et moyens de valider de ce texte en gestation depuis de nombreuses années.

Les artistes veulent désormais vivre de leur art. Ils veulent avoir une retraite paisible et une couverture sociale pour assurer leur avenir. Lors de la cérémonie d’ouverture hier à Saly présidée par Birane Niang, Secrétaire général du ministère de la Culture et de la communication, ce dernier est revenu sur le processus qui a été initié depuis un certain nombre d’années pour en arriver là. «Pendant longtemps, les acteurs du secteur de la culture, mais aussi des fonctionnaires du ministère de la Culture ont toujours clamé, après avoir fait le constat de l’absence de dispositifs législatif et réglementaire qui s’appliquaient aux catégories sociales que sont les artistes, qu’ils sont d’abord des travailleurs. Même s’ils interviennent dans un secteur assez particulier, celui de l’esprit notamment et de la création, il n’en demeure pas moins qu’ils sont des travailleurs. Mais force est de constater que ces travailleurs n’étaient soumis à aucune réglementation spécifique, c’est-à-dire prenant en compte la particularité de leur secteur», a relaté le Secrétaire général du ministre de la Culture et de la communication. Ainsi pour améliorer leurs conditions de vie, ils ont entamé un processus visant à les doter d’un statut comme tout travailleur. Revenant sur les contours de ce statut, le Secrétaire général du ministère de la Culture et de la communication n’a pas tari d’éloges à l’endroit de ce statut : «C‘est un statut qui va prendre en charge leur travail avec la définition de qui est artiste et qui ne l’est pas, quel est le champ d’application du texte, etc. Ceci afin de leur permettre de disposer d’un revenu réglementé puisque les artistes sont souvent dans des liens de subordination, c’est-à-dire qu’ils travaillent pour quelqu’un. D’autres sont indépendants bien-sûr. C’est ce que vise le texte entre autres, pouvoir les doter d’une sécurité sociale ainsi de suite.»
Les artistes ont déploré les déboires que beaucoup d’entre eux ont connus. Certains ont été même obligés de demander de l’aide durant leur maladie, se retrouvant dans une situation de dénuement extrême. «A telle enseigne qu’ils n’ont pas pu disposer d’une couverture médicale pour pouvoir se soigner régulièrement encore moins disposer d’une pension avec laquelle survivre et mener décemment leur vie.»
Après cette étape qui consiste à se consacrer à la validation de l’avant-projet de loi sur le statut de l’artiste, celui-ci sera présenté après, aux acteurs et professionnels du secteur avant sa transmission au Secrétariat général du gouvernement pour la phase institutionnelle. Outre les acteurs culturels et des responsables au ministère de la Culture, cet atelier de trois jours regroupe également des représentants de la présidence de la République, du Conseil économique, social et environnemental (Cese), de l’Assemblée nationale et d’autres ministères.