Alors que la traite des personnes ne cesse de prendre de l’ampleur, l’Etat essaie de s’adapter aux nouvelles pratiques en mettant en place un 5ème Plan national de lutte plus adapté.Par Alioune Badara CISS – 

Le Sénégal occupe une place honorable dans la lutte contre la traite des personnes. Pour mieux consolider sa position, la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, en partenariat avec l’ambassade de France au Sénégal et en Gambie, travaille sur un 5ème Plan national de lutte contre la traite. C’est dans ce cadre qu’elle a ouvert un atelier de planification stratégique 2024-2026 pour faire face à cette problématique qui se développe de façon insidieuse et silencieuse dans tous les pays du monde. Mody Ndiaye, Secré­taire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes, expose les enjeux de ce plan d’actions : «Ces formes de traite se cachent aussi bien dans l’exploitation au travail, dans les servitudes domestiques, dans l’exploitation sexuelle des femmes, dans l’exploitation de la mendicité d’autres pays que dans le travail forcé.»
La Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes fait également des observations dans le milieu scolaire et partout où il y a une activité économique, où il y a des êtres humains susceptibles d’être exploités. Pour l’année 2021-2023, la lutte contre la traite des personnes a connu un succès. «Il y a plus de personnes qui ont été poursuivies et également plus de personnes protégées. L’objectif, c’est de casser les réseaux, de prévenir un certain nombre d’actions. Un leader de la Société civile a évoqué le phénomène de la vente des bébés. On connaissait cette pratique dans d’autres pays, malheureusement ça se produit dans notre pays. Dans le domaine du sport, nous avons constaté des jeunes qui sont recrutés pour aller jouer dans les pays d’Afrique du Nord ou d’Europe, mais une fois sur place, ils sont exploités dans le cadre du travail forcé. Il y a aussi la situation des migrants», liste le Secrétaire permanent de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes.
En écho, Malick Sy, chargé de programme et traite des personnes trafic illicite de migrants au Bureau régional de l’Office des Nations unies contre le crime et la drogue basé à Dakar, a rappelé que ce phénomène est une infraction qui est très complexe et crée plusieurs défis pour les Etats. «Il s’agit des défis d’ordres sécuritaire, sanitaire… Il faudrait impérativement que les tous les acteurs impliqués puissent travailler ensemble pour apporter une réponse holistique afin d’éradiquer ce fléau de la traite des personnes», conseille Malick Sy.
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