Dans la cadre de la recherche de solutions pour lutter contre l’émigration irrégulière, le Hcds essaie d’investir dans la communication pour sensibiliser les candidats au départ sur les risques encourus. Mais, il y a aussi le débat sur la crise de l’emploi et l’employabilité des jeunes.Par Alioune Badara CISS – 

Le dialogue social compte jouer sa partition pour arrêter l’émigration clandestine en utilisant le canal de la communication. C’est dans ce sens que le Haut -du dialogue social (Hcds) a ouvert, hier à Saly, un atelier de renforcement de capacités des membres de cette institution aux techniques de communication. Selon Mme Innocence Ntap, le Haut-conseil du dialogue social (Hcds) a besoin de communiquer avec ses cibles qui sont identifiées à travers les entreprises, le gouvernement et des partenaires sociaux. «Le dialogue social est une matière sensible qui met en présence les mandants tripartites qui viennent de différents groupes qui sont dans les entreprises, le gouvernement et le secteur privé. Nous avons veillé à avoir une bonne communication pour que les Sénégalais s’approprient le dialogue social», a déclaré Mme Inno­cence Ntap.
Ainsi, à travers cette formation, le Hcds veut renforcer les capacités de ses membres et aller au-delà en élaborant une stratégie de communication. Faisant le point sur tout ce que le Sénégal a vécu et allant vers d’autres perspectives, le Hcds va mieux encadrer sa communication, et pour ce faire, va outiller ses membres en mettant en place une cellule de communication efficace et efficiente. «Nous pensons sortir de là avec les outils nécessaires. Nous voulons avoir dans chaque département, des points focaux pour promouvoir le dialogue social. Nous allons porter le dialogue social au cœur des préoccupations des Sénégalais de façon générale», a assuré la présidente du Hcds.
Interpellé sur le rôle que doit jouer le dialogue social dans la lutte contre ce phénomène, qui est train de ravager la jeunesse du pays, Mme Ndiaye a rappelé que l’émigration irrégulière a existé depuis longtemps. «Mais, admet-elle, l’ampleur de ce phénomène aujourd’hui n’est pas contestée. Il ne s’agit pas aussi d’accuser. Il faut que le dialogue passe par là. Il faut qu’on s’asseye, qu’on discute et surtout qu’on discute avec les cibles qui sont tentés par l’émigration irrégulière. Il y a le problème de la délivrance des visas pour ceux qui veulent aller par voie aérienne, mais ça concerne les diplomates, il y a la voie maritime que les jeunes prennent et qui a enregistré beaucoup de morts. Il y a l’âge de ceux qui prennent la voie de la mer. Quand on voit une mère partir avec son enfant, c’est qu’il y a vraiment un souci, un souci dans les familles, un souci dans les politiques à mettre en œuvre pour faire en sorte que les jeunes restent dans leur pays. Et tout ça, c’est de la communication.»
Par ailleurs, elle a rappelé que le Hcds avait fait une session sur l’employabilité des jeunes en lien avec l’émigration clandestine. «Ce document est là, avec des propositions très importantes que tous doivent consulter, qui a été édité par le Bureau international du travail. Nous sommes prêts à le partager avec toutes les institutions qui sont concernées par ce phénomène. Et nous l’avions fait avec l’Organisation internationale pour les migrations. Donc, les solutions, on doit en discuter et les partager pour voir comment aider le Sénégal», a invité Mme Inno­cence Ntap.
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