Me Abdoulaye Tine invite le Président Sall a supprimé le parrainage comme l’a ordonné la Cour de justice de la Cedeao. Le président de l’Usl, qui avait introduit ce recours, estime que le chef de l’Etat doit s’appliquer ses conseils qu’il prodiguait à Yahya Jammeh qui refusait de se plier au mandat de la Cedeao.Par Alioune Badara CISS(Correspondant) –

Me Abdoulaye Tine multiplie les tirs sur le régime de Macky Sall. Après avoir réussi à faire condamner le Sénégal par la Cour de justice de la Cedeao qui a ordonné la suppression du parrainage, le leader de l’Union socialiste et libérale (Usl) est revenu à la charge. Me Tine a profité de la conférence sur la participation citoyenne qu’il animait sur invitation du mouvement Nguekokh bu beess pour répondre au Pr Ismaïla Madior Fall. «J’ai entendu l’ancien Garde des sceaux parler d’un recours en interprétation. Nous n’avons pas besoin d’aller à Abuja pour demander la signification du mot supprimer. Donc, ils doivent le supprimer dans un délai de 6 mois. Nous avons reçu la notification le 29 avril 2021, donc théoriquement, le Sénégal a jusqu’au 29 octobre à 23h 59 pour le retirer», a dit l’avocat. Il a invité le Président Macky Sall au respect des textes de la Cedeao. «Puisque charité bien ordonnée commence par soi-même, il y a un ancien chef d’Etat qui m’a dit qu’il a envie d’appeler Yahya Jammeh pour qu’il appelle Macky Sall pour qu’il se plie à sa propre discipline. Et je lui rappelle les propos qu’il avait tenus avant l’intervention sénégalaise en Gambie sur la base d’un mandat de la Cedeao. Il disait : «Il ne faut pas que Yahya Jammeh aggrave son sort. Il ne peut pas sortir victorieux d’un bras de fer avec la Cedeao ou la Communauté internationale et il doit penser aux conséquences sur la paix en Gambie et sur lui-même.».» Alors, Me Tine demande au Président Sall de «s’appliquer ses paroles».
Interpellé sur le découpage administratif qui suscite une vive polémique, le leader de l’Usl pense que  l’Etat a voulu allumer un contre-feu. «Ils ont voulu éteindre tout ce tollé que l’arrêt de la Cedeao a créé et désorganisé au niveau de l’espace public. Ils ont fait dans la précipitation en l’annonçant mais c’est une annonce irréfléchie. Vous ne pouvez pas promouvoir la gouvernance de proximité, l’ériger au rang de droit constitutionnellement garanti et ne pas consulter les populations ou les élus ou les acteurs pour des réformes de cette envergure», déplore-t-il. S’il estime que l’intention est «louable» parce qu’on ne peut pas continuer à gouverner nos localités de la même manière que quand on était 5 millions, Me Tine considère, en revanche, que le régime a fait prévaloir les «calculs politiciens». Il s’agit de ce point de vue, constate-t-il, «d’un découpage électoraliste» et non «administratif tel que annoncé». Il espère que le Gouvernement reviendra à de «meilleurs sentiments» en essayant de mener en amont les consultations.
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