Plus de 24 ans après avoir fréquenté le Lycée Demba Diop de Mbour, le Président de la République Bassirou Diomaye Faye est retourné ce samedi dans cet établissement où il a obtenu son Baccalauréat en 2000. Cette visite entre dans le cadre de la journée de mobilisation citoyenne «Setal sunu reew» qui s’est tenue ce samedi dans l’enceinte du Lycée Demba Diop dont plusieurs bâtiments menacent ruine. Par Alioune Badara CISS –
La visite au Lycée Demba Diop de Mbour a dû réveiller des souvenirs que les 24 dernières années n’ont sans doute pas plongés dans l’oubli. Ancien cours normal créé en 1946, devenu école normale en 1964, Demba Diop a été érigé en lycée en 1985. Avec un effectif estimé à 4150 élèves, il est le plus grand établissement scolaire de la Petite-Côte et a donné plusieurs grands cadres à ce pays. Accompagné de la Première dame Marie Khone Faye ainsi que du ministre de l’Education nationale, Bassirou Diomaye Faye, dès son arrivée, s’est entretenu avec le gouvernement scolaire du Lycée Demba Diop. A travers des questions réponses, il a exhorté les élèves à s’intéresser davantage aux études, avant de rappeler aux potaches l’importance de la profession enseignante, qui «a plus d’importance que tout autre corps de métier». Il a exhorté les jeunes à s’intéresser plus aux études pour réussir dans la vie. «D’abord, tout commence à l’école. Il y a un temps d’acquisition de la connaissance et le premier effort, c’est au niveau des élèves. Le gouvernement est en train de stabiliser l’éducation nationale pour qu’il y ait moins de grève, pour que les curricula de formation soient délivrés. Pour que l’élève ne soit pas perturbé dans le cadre de son cheminement pour être sûr qu’il a bénéficié du quantum horaire nécessaire, et à travers la réforme des curricula, réduire les matières pour aller vers plus de spécialisation et que le système permette moins de généralisation. Les élèves qui n’ont pas les aptitudes retournent vers les filières professionnelles», indique le Président Faye.
Après les conseils donnés aux élèves pour réussir, Bassirou Diomaye Faye a également rendu un vibrant hommage à ses professeurs et aux enseignants. Dans une atmosphère empreinte d’émotion, il a retrouvé, lors de cette journée de mobilisation sociale, ses anciens professeurs dont la plupart sont désormais à la retraite. D’ailleurs, il n’a pas manqué de livrer le sentiment qui l’anime. «En franchissant la porte de ce lycée, je me souviens toujours du premier jour et de beaucoup de choses qui nous ont marqué. J’ai revu mes enseignants, ceux qui m’ont véritablement marqué pendant mon parcours. Le temps passe vite, mais les souvenirs restent. C’est dans cet établissement que je suis passé il y a 24 ans. Durant tout ce temps, je parcourais entre 6 et 7 km en quittant le quartier Oncad pour venir au Lycée Demba Diop», se souvient Bassirou Diomaye Faye.
Il poursuit : «Ces enseignants continuent à donner au Sénégal les ressources humaines qui font sa respectabilité. Au plus haut niveau et à l’échelle mondiale, le Sénégal est particulièrement respecté. Partout où vous allez, vous trouvez des Sénégalais. Quand on vous dit, les conditions dans lesquelles ces enseignants ont accompli leur sacerdoce, vous comprendrez qu’il y a de quoi soutenir les enseignants, il y a de quoi être à leurs côtés. Mais aussi il y a de quoi leur donner cette reconnaissance-là. Ce sont eux qui forment les piliers, les ouvriers qu’on ne voit pas.»
A l’endroit de ses professeurs, de par sa position de président de la République, il leur a donné toutes les raisons d’être fiers de lui pour l’avoir formé. «Ce retour aux sources est un exemple que nous offrons à tous ceux qui sont venus dans cette école. Il faut se souvenir de ce que cette école a fait pour nous. Nous avons un devoir de restituer une partie de ce que l’école nous a donné», invite le Président.
Projet de réhabilitation et d’extension du lycée
Aujourd’hui, le lycée rencontre beaucoup de difficultés dans son fonctionnement. Passé de 62 à 67 classes pédagogiques l’année dernière, soit cinq classes de plus par rapport à l’année 2023, il ne dispose que de 52 salles de classe fonctionnelles dont trois hors d’usage à cause de leur vétusté avancée. Il ne reste que 49 salles de classe. C’est pourquoi l’érection de huit nouvelles classes, pour contenir l’effectif pléthorique d’élèves qui se retrouvent à 70 dans certaines salles, s’impose. C’est dans ce sens qu’un projet de réhabilitation et d’extension au profit du lycée est en cours.
La face hideuse que présentent certains bâtiments du lycée aujourd’hui n’agrée pas le président de la République qui «a constaté» avec regret que les plus vieux bâtiments du lycée avaient moins de fissures. Tout le contraire des bâtiments construits il y a quelques années. «Les derniers bâtiments sont plus fissurés que les anciens qui ont été construits par les Français. Pourquoi ces bâtiments sont moins fissurés que les autres alors que nous nous n’arrivons pas à conserver ceux que nous avons réalisés ?», s’interroge Bassirou Diomaye Faye. D’où l’appel lancé à ceux qui vont travailler pour les chantiers de l’Etat. «Donc tous ceux qui sont chargés de construire les bâtiments ne doivent pas penser à ce qu’ils doivent mettre dans leur poche. Mais, il faudrait plutôt penser qu’on investit dans la ressource humaine sénégalaise. Je vous invite à plus de rigueur dans la surveillance des travaux parce qu’il y a trop de laxisme dans ce pays. Si un ouvrier est laxiste, c’est parce que son superviseur le lui permet», regrette Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
abciss@lequotidien.sn