Le procureur de Mbour estime qu’il ne peut être établi un lien entre la blessure de Ousmane Dia, membre du parti Pastef Nguékhokh arrêté lors des affrontements de juin, et son décès ce vendredi. M. Dia est mort au cours de son évacuation aux urgences de l’hôpital de Grand Mbour, à la suite de crises convulsives.Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –

Après le décès de Ousmane Dia, détenu provisoire à la Mac de Mbour, vendredi dernier, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Mbour a tenu à apporter la lumière sur la mort de ce manifestant arrêté à Nguékhokh le 30 mai dernier.

A travers un communiqué reçu hier, le Parquet a donné des explications concernant le décès de Ousmane Dia à la prison de Mbour. Selon le procureur près le Tribunal de grande instance de Mbour, Elias Abdoulaye Diop, le nommé Ousmane Dia avait été interpellé à l’issue de l’enquête ouverte sur l’affaire dite des manifestants de Nguékokh. Ces derniers avaient pris pour cible la Brigade de gendarmerie de ladite localité le 30 mai 2023, a renseigné le procureur.
Faisant le récit de son arrestation, le procureur déclare : «ce jour, vers 23h 30, en marge du procès opposant le leader politique Ousmane Sonko à la dame Adji Sarr, des centaines de jeunes de Nguékokh ont barré la Route nationale n°1 à l’aide de pneus brûlés et de barricades. Les gendarmes, intervenus sur les lieux pour faire cesser les troubles, se sont heurtés à une farouche résistance des manifestants, qui les ont repoussés jusque dans l’enceinte de la brigade, située à quelques mètres de la route nationale, où ils les ont attaqués avec des jets de projectiles, ont caillassé leur véhicule de dotation, avant de tenter de mettre le feu à la brigade», a précisé le procureur près le Tribunal de grande instance de Mbour.

Face à cette menace, les gendarmes ont fini par faire usage de leurs armes de service pour repousser les assaillants. «Ousmane Dia, qui était vraisemblablement présent aux manifestations, en est ressorti blessé, probablement atteint par un projectile à la jambe gauche. Identifié, il sera, après des soins reçus au niveau de l’hôpital de Mbour, arrêté le 26 juin 2023, puis déféré au Parquet. Il sera inculpé pour les faits sus évoqués et placé sous mandat de dépôt», a ajouté le procureur. Ainsi, une dizaine de jours après son incarcération, il est décédé le vendredi 7 juillet.

Toutefois, Elias Abdoulaye Diop précise qu’il ne pouvait être, a priori, mis en lien avec sa blessure lors des affrontements. Ousmane Dia a rendu l’âme au cours de son évacuation aux urgences de l’hôpital de Grand Mbour, à la suite de crises convulsives.

Le Parquet a souligné aussi qu’aussitôt après son décès, il a ordonné qu’une autopsie soit faite sur le corps du défunt pour déterminer les causes exactes de sa mort. D’ailleurs, pour ce faire, le procureur a renseigné que le légiste a fait appel à l’un des frères du défunt pour qu’il assiste aux opérations d’autopsie.
«Dans son rapport, en faisant le commémoratif des événements, il a posé le tableau clinique de Ousmane Dia en rappelant qu’il serait épileptique connu et suivi sous traitement, il aurait fait des crises convulsives la veille et le matin vers 7 heures dans la Maison d’arrêt et de correction de Mbour. Le constat de décès a été fait aux urgences à 8 heures 20 minutes.

L’examen externe a mis en évidence l’intégrité physique du défunt, en dehors d’une plaie de 2 cm de diamètre en voie de cicatrisation située au niveau du 1/3 supérieur de la face antérieure de la cuisse gauche, aucune lésion traumatique externe récente (plaie, luxation, fracture) n’a été constatée. Il souligne que l’examen interne a aussi mis en évidence, pour l’essentiel, une intégrité des organes internes, excepté les poumons qui présentaient un aspect pouvant amener à penser valablement que le défunt avait une affection pulmonaire», a relaté le communiqué du Parquet.

Le procureur est revenu même sur le processus du décès de Ousmane Dia. Evoquant le rapport du médecin légiste, il souligne : «Le légiste a conclu que le processus du décès est une hypoxie sévère et que la mort est liée à une détresse respiratoire aiguë. Dès réception du rapport d’autopsie, nous avons convié à notre bureau les parents du défunt, son oncle maternel et deux de ses frères dont celui qui avait assisté aux opérations d’autopsie, accompagnés de leur avocat, maître Abdoulaye Tall, pour leur en donner la teneur tout en leur notifiant leur droit de le contester ou de solliciter une contre-expertise avant toute délivrance du corps. Après concertation hors notre présence, ils sont revenus pour dire qu’ils acquiescent entièrement aux conclusions du rapport. Ainsi, nous avons signé le certificat aux fins d’inhumation du corps.»
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