Mbour – Observatoire du genre : La Cedeao prépare l’opérationnalisation de la plateforme

Après le travail effectué par le Centre de la Cedeao pour le développement du genre (Ccdg) pour la mise sur pied rapide d’un indice comme celui de Mo Ibrahim, les points focaux genre, venus des 15 pays de la Cedeao, se sont retrouvés hier à Saly pour un atelier de formation sur l’Opérationnalisation de la plateforme de l’Observatoire du genre de la Cedeao (Ecogo). L’objectif est de mieux les outiller pour faire l’état du positionnement de chaque Etat de la Cedeao. C’est dans ce cadre que le Centre de la Cedeao pour le développement du genre (Ccdg) a réuni à Saly ses 15 points focaux, en plus de ses partenaires.Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –
Selon Professeur Fatou Sow Sarr, commissaire au développement humain des affaires sociales de la Cedeao, l’Observatoire du genre de la Cedeao est l’outil qui permettra de faire le suivi des programmes dans les différents pays avec des indicateurs très précis. «Donc, il nous permettra de voir où en est la situation de nos différents programmes dans les 15 pays représentés. Pour ce faire, nous allons travailler dans une démarche scientifique et rigoureuse sur la base de données. D’ailleurs lors de cet atelier, nous apprendrons aux points focaux comment procéder à la collecte de données ? Comment interagir sur la plateforme ? Ça va être une plateforme interactive qui permettra à chacun, quand il aura envie de savoir où nous en sommes en matière d’égalité judiciaire, et par rapport à chaque pays, d’aller sur la plateforme. Donc, qui permettra des renseignements, de manière proactive, que les données soient là de manière spontanée, tous les éléments qui concernent la sous-région et c’est ça l’enjeu», a-t-elle rappelé.
Grâce à l’appui du Pnud ainsi que la participation du Giaba pour la réalisation de cet atelier, différents démembrements de la Cedeao, tels que la Cour de justice ou le Parlement, ont envoyé des représentants au niveau de cet atelier.
D’ailleurs, à en croire le commissaire au développement humain des affaires sociales de la Cedeao, cet atelier est capital pour eux en ce sens que ce sont des produits phare qui sortiront pour le centre genre «qui a la responsabilité au niveau des 15 pays, de pouvoir faire le travail nécessaire pour que la dimension genre soit dans les politiques et programmes, que le suivi soit fait».
Elle a également annoncé que le centre va bientôt sortir d’autres perspectives telles que la situation de référence de l’égalité des genres dans les 15 pays de la Cedeao. «Ceci nous permettra chaque année à partir de 2024, d’avoir un indice qui nous permettra de les classer de 0 à 10 pour voir quel est le pays le plus performant sur les questions d’égalité de genre et le pays qui a des lacunes. Ça nous aidera en même temps aussi d’accompagner nos pays de manière plus réaliste. C’est-à-dire ne pas avoir de programme pour tout le monde. Mais, quand nous saurons pour chaque pays où est le déficit, le problème, nous l’accompagnerons davantage sur ça», a déclaré Pr Fatou Sow Sarr.
Elle se dit convaincue que cet atelier est un point de départ, car il va donner au centre genre «sa véritable dimension régionale de présence dans l’ensemble des 15 pays. Là, il faut féliciter tous les ministres chargés des questions d’égalité de genre qui nous ont envoyé des points focaux de très haut niveau. Donc nous sommes dans un atelier qui est la suite du premier atelier que nous avions fait ici pour rencontrer, rassembler les points focaux de différents pays qui nous ont permis de voir sur les 20 ans. Parce que nous sommes à la 20ème année de la création de centres genre et les points focaux nous ont permis de voir ce que la Cedeao a fait en 20 ans sur l’ensemble de ses pays. Au mois de septembre, nous reviendrons sur cette anniversaire et en même temps en présentant sous forme d’ouvrage les différentes réalisations».
Toutefois, elle a souhaité aussi que les ministères ne changent pas de manière systématique les représentants «parce que nous voulons une certaine stabilité avec ces points focaux-là pour pouvoir avancer, pour pouvoir capitaliser,… et comme nous l’avons rappelé toute suite à l’assistance, quand nous faisons du genre, nous faisons de la science, nous ne faisons pas de l’idéologie, et cela est important pour nous, la Cedeao, dans un contexte où les questions de genre ont des connotations et des approches qui prêtent beaucoup à confusion».
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