Le lycée de Keur Samba Dia, situé dans la commune de Fimela, connaît des difficultés réelles dans son fonctionnement. Erigé en lycée en 2020, cet établissement manque de table-bancs, de salles de classe et de professeurs. Pourtant, il affiche un taux de réussite qui pousse les élèves des villages environnants à aller s’y inscrire. Ce qui est à l’origine de l’effectif pléthorique au niveau des classes pédagogiques. Mme Alima Cissé Diongue, Proviseure du lycée Keur Samba Dia, explique les raisons de cette ruée vers son établissement qui a juste deux ans d’existence. «L’effectif augmente d’année en année. Pour la première année, nous avons eu des résultats acceptables au Bac et au Bfem. Avec ces résultats, nous avons eu une bonne réputation et tous les élèves veulent venir ici. L’effectif a augmenté et les classes aussi, par conséquent nous avons besoin de plus de professeurs.»
Pour régler cette situation, le lycée fait appel aux autorités. Mais, c’était insuffisant. Toutefois, grâce aux réseaux sociaux, de bonnes volontés commencent à se manifester. C’est le cas des anciennes élèves du Lycée John Kennedy. «Un parent d’élève à fait le post sur les réseaux sociaux pour exposer nos difficultés. Et c’est de là que des promotionnaires du Lycée John Kennedy les ont sues, elles ne m’ont rien dit. Et c’est la semaine passée qu’elles m’ont informée de leur collecte pour avoir les 100 tables-bancs, mais qu’elles en ont déjà 37 et vont les apporter. Elles sont prêtes à être utilisées, nous n’avons pas besoin de faire le montage», s’est réjouie Mme Alima Cissé Diongue.
En dehors du déficit de tables-bancs, ce lycée rencontre d’autres problèmes : le bloc administratif n’est pas aux normes. Les salles de classe ne suffisent pas. «Elles étaient très délabrées et nous avons essayé d’aménager des salles de classe à proximité du lycée. Il n’y avait que quatre salles de classe et elles n’avaient pas de tables-bancs, c’étaient les secondes et les 1ères L, avec les autres niveaux qui roulent. Il y a des chaises et quelques tables-bancs, ils s’assoient à 3 et même à 4. Donc, avec l’arrivée des nouveaux tables-bancs, le problème va être résolu», a apprécié la Proviseure du lycée de Keur Samba Dia.
Mme Khady Samba, représentante des anciennes élèves de la Première C du Lycée John Kennedy de l’année 86, explique ce geste : «C’est une façon aussi d’accompagner notre sœur et camarade qui est Mme la Proviseure du lycée de Samba Dia. Quand nous avons eu écho des difficultés du lycée en ce qui concerne les tables-bancs et les conditions de travail des élèves et des professeurs, nous ne pouvions pas ne pas répondre à cela. Nous nous sommes mobilisées pour apporter notre modeste contribution à la résolution du déficit de tables-bancs qu’il y a au niveau de cet établissement. Nous avions souhaité résorber tout le gap des 100 tables-bancs, mais ce n’est pas que le début. Nous allons continuer à faire la collecte parce qu’il y a d’autres camarades qui se manifestent pour apporter leur contribution. Nous espérons résorber le gap d’ici peu. Mais, il nous fallait faire cette action parce qu’il y avait l’urgence de démarrer les cours. Il fallait emmener ce lot qui peut constituer une classe», a déclaré Mme Samba.
Par ailleurs, elle a invité les populations à avoir l’engagement citoyen. Selon elle, «l’Etat ne peut pas tout faire et que ce sont les concernés qui doivent d’abord mettre la main à la pâte avant toute autre aide. Si les populations veulent atteindre l’émergence, il faut qu’elles prennent en charge d’abord leurs problèmes avant de s’ouvrir aux partenaires».
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