Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –

Le gouvernement et les syndicats d’enseignants se retrouvent demain pour discuter de la proposition des 69 milliards. Cette rencontre dite de la dernière chance, vise à sauver l’école, qui vit depuis une crise quelques mois. D’ailleurs, Syndicalement, l’union nationale des instituteurs pour la République (Sunir), qui a organisé un point de presse hier, a accusé les syndicats d’enseignants, le gouvernement et les associations de parents d’élèves d’être responsables de la situation que vit l’école sénégalaise. Ibrahima Diacko, le Secrétaire général de Sunir, avance sans ciller : «Le gouvernement, ces syndicats sont les principaux coupables du mal-être des enseignants. Sachant que le nombre exponentiel de syndicats a pour conséquence, une totale impuissance devant l’adversaire qu’est le gouvernement, aucun Secrétaire général ne pense renoncer à son prestige. Oubliant leurs militants, les secrétaires généraux font preuve d’égoïsme. Leurs meilleures offres, c’est juste une unité d’action qu’ils savent peu payante et avec une pauvre plateforme revendicative.» Malgré l’émiettement syndical, les plateformes revendicatives sont les mêmes, constate Ibrahima Diacko. «Sur la cinquantaine d’organisations dans le secteur de l’éducation, seule une dizaine a des revendications. On dirait que certains n’ont fait que copier les autres. Le plus déplorable, on satisfait tous les points de leurs doléances, l’enseignant reste sur sa faim», déplore le Se­crétaire général de Sunir. Dans son discours, il fait une demande qui relève presque de l’utopie : il invite ses camarades à avoir un seul et unique syndicat fort dans le secteur de l’enseignement élémentaire et un autre dans l’enseignement mo­yen-secondaire.
Pour lui, le gouvernement est aussi responsable de cette situation. «Etant donné que nous nous sommes organisés en syndicats pour défendre nos intérêts, si notre bien-être est foulé, à qui la faute ?», s’interroge M. Diacko. Quid des associations de parents d’élèves ? «Elles ont le complexe du gouvernement, du fait de leurs réactions timides ou même à la limite, neutres. Cette neutralité est une faiblesse et une participation aux crimes», regrette M. Diacko.
Par ailleurs, Sunir lance un appel aux acteurs pour sortir de la crise. «Protégez l’école publique en disant juste la vérité au gouvernement. Que le gouvernement sache qu’il est redevable à l’école publique qui était performante à leur épo­que. Et une école ne peut être performante sans des enseignants motivés. Et ils ne de­mandent pas l’impossible. Aux syndicats, les acquis ont toujours été peu satisfaisants, d’où la récurrence des grèves devenues banales. Il faut une unité organique, en enseignants di­gnes de ce nom, montrez l’exemple, le don de soi», con­seille le Secrétaire général de Sunir.
abciss@lequotidien.sn