#Mbour – Pour calmer les détenus : Le Procureur et 2 juges à la Mac aujourd’hui

Ulcérés par les «mauvaises conditions de détention», les pensionnaires de la Mac de Mbour ont organisé un mouvement d’humeur dont la finalité est de pousser les autorités judiciaires à vider leurs dossiers. Ce matin, le procureur de la République près le Tgi de Mbour va y retourner, en compagnie cette fois-ci des deux juges d’instruction de la juridiction, pour essayer de calmer tout le monde.Par Alioune Badara CISS –
L’ambiance est tendue à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Mbour. Révoltés par leurs longues détentions, les détenus ont observé une grève ce mardi pour pousser les autorités judiciaires à se pencher sur leurs sorts respectifs. Et l’appel a été entendu : le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Mbour, Elias Abdoulaye Diop, et les deux juges d’instruction de la juridiction effectuent aujourd’hui, une visite à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Mbour, informe un communiqué du Parquet de Mbour.
Face à un surpeuplement carcéral noté à la maison d’arrêt et de correction de Mbour, 42 détenus avaient refusé, mardi 26 décembre 2024, de manger en retournant à la cuisine leur petit déjeuner. Sans y toucher. Une façon de protester contre les longues détentions. Une manière aussi de réclamer à l’autorité que leurs affaires respectives soient jugées dans les meilleurs délais.
Informé du mouvement d’humeur, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance s’est rendu sur les lieux le mardi pour leur parler et recueillir leurs doléances. En effet, ce dernier a pris rendez-vous avec les détenus pour aujourd’hui, en promettant de revenir avec les deux juges d’instruction de cette juridiction afin d’apporter des réponses concrètes à la situation des détenus. Les deux responsables des cabinets d’instruction, qui ploient sous le poids des dossiers, vont essayer d’apporter des réponses pour soulager les détenus de la Mac de Mbour secouée régulièrement par des grèves de la faim et des évasions à cause de son étroitesse et de son excessif surpeuplement.
Ce mouvement d’humeur intervient une semaine après que la Conférence annuelle des chefs de Parquet organisée par le ministère de la Justice, sur le thème portant sur «la réduction de la durée de la détention provisoire». Les longues détentions provisoires, notamment en matière criminelle, n’étaient pas encadrées. Ce que l’Etat a décidé de faire en les réglementant pour qu’elles ne dépassent pas 2 ans 6 mois. Ce projet de réforme en cours de validation va considérablement améliorer le statut des personnes prévenues, notamment par le juge de la détention provisoire.
abciss@lequotidien.sn