Par Alioune Badara CISS(Correspondant)

– Les travailleurs de l’hôpital de Grand Mbour, regroupés au sein de l’intersyndicale les «3S» (Sames, Syntras et Sutsas), ont observé hier un arrêt de travail. Ils exigent le paiement de 5 mois d’arriérés de primes et d’indemnités, faute de quoi ils vont aller en grève. Selon Pape Samba Ndiaye, Secrétaire général du Sutsas de Mbour, malgré les engagements du Secrétaire général de la Présidence, rien n’a été respecté. «On devait nous payer nos primes et indemnités, ils ne l’ont pas fait. Le khalife de feu Thierno Mansour Barro dont l’hôpital porte le nom et le délégué de quartier de Grand Mbour ont pris leur bâton de pèlerin pour accompagner l’hôpital. Ce qui nous a valu une audience au niveau de la présidence de la République avec le Secrétaire général de la Présidence. Lorsque nous lui avons exposé nos problèmes, ce dernier nous a fait savoir que le président de la République est au courant de ce qui se passe et il va en faire sa priorité. Des propos qui nous ont rassurés et réconfortés, mais rien après», déplore Pape Samba Ndiaye.
A en croire ces travailleurs, ils ne peuvent plus rester inactifs sans percevoir leurs primes et indemnités. «Nous pensons que ceci est un critère de vulnérabilité qui peut créer même des maladies au niveau de l’hôpital. Car beaucoup d’agents sont très stressés et travaillent sur un terrain infectieux, c’est pourquoi ils deviennent des personnes vulnérables. Nous interpellons l’autorité pour lui dire que la situation est intenable, car rester cinq mois sans percevoir notre argent est très difficile. Il faut qu’elle accélère le pas pour régler ces impayés parce que les agents qui travaillent ici sont très fatigués», fustige le porte-parole de l’intersyndicale les «3S».
D’ailleurs pour joindre l’acte à la parole, ils ont déposé un préavis de grève qui expire le 11 février 2022 et «d’ici là, s’ils ne font aucune réaction, qu’ils sachent qu’ils seront tenus pour responsables de tout ce qui se passera dans cet hôpital. Nous demandons le paiement des 5 mois d’arriérés de primes et d’indemnités, le recrutement du personnel et le remplacement des postes vacants ; le relèvement du plateau technique de l’hôpital et la diligence du dossier Polimed par les autorités, faute de quoi nous allons observer des sit-in toutes les semaines pour exiger la satisfaction de nos doléances», a averti M. Ndiaye.
En plus des primes et indemnités, ces agents de santé déplorent la situation qui prévaut à l’Eps de Mbour avec des grèves répétées suite à la convention qui lie l’Eps à Polimed ainsi que les nombreuses difficultés qu’ils vivent dans l’hôpital. «En ce qui concerne la convention qui  lie l’Eps à Polimed, il y a certes quelques avancées parce que nous avons rencontré le Cabinet du ministre de la Santé et de l’action sociale ainsi que la Direction des établissement publics de santé, Polimed et la direction de l’hôpital de Grand Mbour. Alors, ce qui a été retenu c’était de revoir la convention qui lie Polimed à l’Eps de Mbour selon les points soulevés par l’hôpital. Suite à cette rencontre, nous avons jugé nécessaire de surseoir à notre marche, ensuite nous avons suspendu notre mot d’ordre de grève, ce qui constitue des pas importants que le personnel a faits pour un retour au calme».
Malgré cela,  ces agents de santé attendent toujours la proposition de l’autorité. «Nous avons fait des propositions à d’autres niveaux que nous avons emmenées au ministère, ce dernier a fait des amendements et nous a retourné le dossier. Nous avons, de nouveau, fait des amendements et nous lui avons retourné le dossier. Donc en l’état, nous attendons que ce dossier soit évacué pour qu’on en finisse une bonne fois», espère l’intersyndicale les «3S».
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