Pour prendre en compte les besoins des jeunes, le Centre de la Cedeao pour le développement du genre (Ccdg) va bientôt lancer les Assises de la jeunesse dans ses différents pays membres. Ce sera l’occasion de réconcilier les jeunes avec les gouvernements et les cellules familiales. Par Alioune Badara CISS –

Le Centre de la Cedeao pour le développement du genre (Ccdg) va bientôt lancer les Assises de la jeunesse dans ses différents pays membres. En présence de ses points focaux à Saly, le Ccdg a organisé un atelier d’information et de partage afin de prêter une oreille attentive aux doléances de la jeunesse. L’objectif principal de cette activité est de présenter les priorités du Ccdg pour l’année en cours, de voir comment renforcer davantage le rôle et la performance des points focaux du Ccdg et d’identifier les moyens par lesquels ils peuvent être appuyés pour jouer plus efficacement ce rôle de soutien à la mise en œuvre des programmes du Ccdg dans les Etats membres. Selon Pr Fatou Sow Sarr, Commissaire au développement humain et des affaires sociales de la Com­mission de la Cedeao, qui présidait la cérémonie d’ouverture, les études montrent deux problèmes : «Les jeunes sont en rupture avec leur famille et ils ont aussi tourné le dos aux gouvernements. Donc cette question-là nous devons en discuter, et c’est ça notre plus grand chantier. Les jeunes sont l’avenir de ce pays, de l’Afrique et de la sous-région, et les questions fondamentales auxquelles nous sommes confrontées aujourd’hui sont un double défi de civilisation par rapport au projet occidental et par rapport à notre culture», a déclaré Pr Fatou Sow Sarr.

En plus de cela, ces jeunes sont confrontés à un autre défi. «C’est le défi du projet de l’islam politique, qui est à la fois des questions qui nous viennent de l’Occident et des questions qui nous viennent de l’Orient, et c’est l’Afrique de l’Ouest qui est le terrain de l’enjeu de tous ces questionnements-là. Nous devons accepter avec lucidité d’examiner ces problèmes-là avec la jeunesse, pour que cette partie de l’Afrique en particulier, l’Afrique de l’Ouest, et l’Afrique d’une manière générale, puisse bénéficier de ses propres enfants, et ça pour dire que la question du genre n’est pas simplement la relation homme/femme. C’est une question éminemment politique parce que les femmes auront à jouer un rôle déterminant dans l’avenir de ce pays, comme elles l’ont fait dans le passé», a-t-elle précisé.

Aujourd’hui, devant l’absence totale des femmes dans la prévention et la gestion des conflits, le Ccdg travaille pour l’implication de ces dernières dans la gestion, la prévention des conflits et la paix. Elle en veut pour preuve le cas du Sénégal «où aujourd’hui les femmes sont totalement absentes de ce qui est en train de se passer. Or, c’est le devenir de ce pays qui est en jeu et nous ne voyons pas les femmes. Là, nous saluons l’effort fait par la Guinée, qui a confié le dialogue inter congolais uniquement à des femmes. Nous en avons discuté lors de notre dernier atelier il y a moins d’un mois et nous pensons que l’exemple de la Guinée, nous allons porter ça pour que les autres chefs d’Etat comprennent l’importance d’avoir des femmes à ce niveau», a conseillé Pr Fatou Sow Sarr.
Au cours de cette rencontre, le Centre de la Cedeao pour le développement du genre (Ccdg) a également montré qu’en dehors des questions qui touchent la jeunesse, d’autres sujets tels que les fistules et la participation politique des femmes sont au cœur de leurs réflexions. D’ailleurs, il a déclaré qu’il va prendre à bras-le-corps ces préoccupations cette année.

Des usines de production de serviette hygiénique
«La fistule est un problème qui ravage l’Afrique de l’Ouest, notre pays, toutes les zones de l’Est. Toutes les zones où il y a l’excision en général sont confrontées à ce problème de fistule qui détruit la vie des femmes d’une manière générale. Qu’on aille en Guinée, en Guinée-Bissau…, toute notre sous-région est confrontée à ce problème. Nous voulons mettre en place des usines dans différents pays pour la production de serviette hygiénique pour des filles, des couches culottes pour des personnes qui ont la fistule et pour les personnes du 3e âge qui sont victimes de rétention urinaire. Ça fait partie de nos programmes phares», a annoncé la Commissaire au développement humain et des affaires sociales de la Commission de la Cedeao.

En écho à ces propos, Elena Ruiz, Conseillère régionale du Bureau régional d’Onu-Fem­mes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, estime que même si beaucoup de progrès ont été réalisés, il reste encore du chemin à faire pour l’atteinte des Objectifs de développement durable.

Il s’agira aussi de procéder à une mise à niveau pour l’opérationnalisation de l’outil Ecowas gender observatory (Ecogo), d’évaluer et de mettre en œuvre des engagements.
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