Le ministre du Commerce et de l’industrie a assisté hier à l’incinération de plus de 700 tonnes de produits impropres à la consommation. L’opération a eu lieu à la décharge sauvage de Gandigal, dans la commune de Sindia. A cette occasion, Dr Serigne Guèye Diop a promis la construction d’un centre moderne de destruction des produits impropres à la consommation.

Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – Dans le cadre de la protection des consommateurs sénégalais, les services compétents de l’Etat traquent régulièrement les produits impropres à laa consommation, c’est-à-dire les produits dont la date de péremption est complètement dépassée, les produits non conformes aux normes sénégalaises, entre autres. En ce sens, plus de 700 tonnes de produits impropres à la consommation saisis ont été incinérées à la décharge sauvage de Gandigal, dans la commune de Sindia, en présence du ministre du Commerce et de l’industrie, Dr Serigne Guèye Diop.

A cette occasion, ce dernier a rappelé que les lois en vigueur sur le retrait, la consommation des produits de mauvaise qualité sont obsolètes, car elles datent de 1968. C’est pourquoi a-t-il promis la construction d’un centre aux normes pour incinérer les produits impropres à la consommation, mais également pour la drogue. «Aujourd’hui, il s’agit de faire une destruction pour que ces produits ne soient plus disponibles dans le commerce. On incinère d’abord les produits, on essaie de faire en sorte qu’aucun consommateur ne puisse avoir accès à ces produits. Mai, est-ce que la manière dont on le fait est adéquate ?», s’interroge Dr Serigne Guèye Diop. Il poursuit : «Dans le futur, on ne fera plus ce genre de destruction dans des décharges publiques. Ailleurs, il y a des incinérateurs pour des produits impropres à la consommation, des produits tels que la drogue. Nous allons discuter avec nos amis de la police, de la gendarmerie et des Douanes pour construire un centre de destruction des produits aux normes.»
Il a également invité chaque Sénégalais à signaler les produits de mauvaise qualité, les produits dont la date de péremption est dépassée, les produits non conformes, mais aussi pour les prix. Les commerçants sont aussi invités à venir déclarer de façon volontaire leurs produits qui sont déjà périmés.

Vers la construction de 11 nouveaux services du Commerce
Le ministre du Commerce et de l’industrie a indiqué que des actions similaires vont se poursuivre toute l’année. «Nous allons le faire de façon régulière. Nous n’allons plus attendre 4 ou 6 mois pour le faire, parce que les services de contrôle des prix ne sont pas préparés, ils n’ont pas de magasin de stockage, c’est l’une de mes priorités. Nous allons augmenter 11 nouveaux services, nous n’en avons que 33 aujourd’hui. Je veux couvrir toutes les régions et tous les départements du Sénégal. Mais nous allons avoir aussi un plan de construction de nouveaux bâtiments dans la création de nouveaux services. Nous allons également construire dans chaque service un magasin pour stocker les produits saisis», a promis Dr Serigne Guèye Diop.

Parmi les produits incinérés, figurent en bonne place des produits locaux, des produits importés. Pour mieux contrôler ces produits, le ministre suggère de mettre l’accent «sur le contrôle quelle que soit son origine. Les services doivent juste contrôler de façon assez volontaire, c’est pour cela qu’en plus de nos services de contrôle de commerce intérieur, nous allons recruter 1000 volontaires qui viendront aider nos services. Ils auront comme mission de signaler déjà les déviations en matière de prix, mais aussi ils pourront également signaler des cas de produits non conformes. Et après, ce sont mes services de répression de ces délinquants-là qui prendront les actions nécessaires pour le faire», a déclaré le ministre.

Le représentant des consommateurs, invité à cette cérémonie d’incinération, s’est réjoui de cette saisie. «On sent qu’on est protégés. S’il n’y avait pas cette saisie-destruction, peut-être que des commerçants véreux allaient écouler leurs produits et que le consommateur final allait subir les conséquences néfastes sur sa santé. Un produit impropre à la consommation ne peut que nuire à la santé des populations. C’est le lieu d’inviter les populations à regarder les dates de péremption et même la composition des produits qu’ils achètent. Dans le commerce organisé, vous pouvez voir les dates de péremption, la composition du produit. Mais avec nos produits locaux, c’est plus difficile», regrette Momath Cissé. D’où l’invite lancée à l’Association sénégalaise de normalisation (Asn) qui doit se pencher sur la normalisation et l’application. «Je pense que le consommateur doit être son propre gendarme.  Plus de 700 tonnes détruites, c’est énorme, mais quels sont les produits qui sont passés entre les mailles ? Il y a certainement des produits qui ont atterri à la table du consommateur. C’est là où je réitère la position du consommateur par rapport au produit. C’est-à-dire observer les dates de péremption, et en cas de doute, alerter les services de contrôle présents à travers les régions et départements, et les associations de défense des consommateurs», a conseillé le responsable de l’Ascosen.
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