Après avoir bénéficié d’un fonds additionnel de 70 milliards de francs Cfa pour une durée de 2 ans dans le cadre du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen), l’Agence de développement municipal (Adm) a tenu, à Saly, un atelier de formation des formateurs, en partenariat avec le ministère de l’Environnement, pour renforcer les territoires en vue de faire face au changement climatique.
Selon Dr Mahmoud Diop, Directeur général de l’Adm, cet atelier de formation s’inscrit dans le cadre du fonds additionnel de 70 milliards de francs Cfa financé par la Banque mondiale. Il a précisé que l’objectif, c’est de renforcer les capacités des acteurs territoriaux pour répondre efficacement aux défis posés par le changement climatique. Il se dit optimiste quant aux solutions dans les territoires. «Maintenant, il faut renforcer les acteurs territoriaux parce que les réponses au changement climatique trouvent des solutions dans les territoires. C’est dans ce contexte que l’Adm a jugé nécessaire de renforcer les points focaux des 19 communes avec des Indicateurs de performances (Idp).
Pratiquement ce sont les grandes villes, les capitales régionales, plus les communes agglomérées comme Mbour, Touba, qui font pratiquement 19 communes d’agglomération», a affirmé Dr Diop.
«La Banque mondiale a annoncé que les deux prochaines années, 2025 et 2026, seront axées sur le changement climatique. Il est primordial d’agir, car les impacts négatifs de ce phénomène affectent les populations, l’agriculture locale, l’élevage, et bien plus encore. Donc c’est important de former aujourd’hui des experts territoriaux pour qu’à leur retour ils puissent renforcer les populations à la base, les associations, les relais environnementaux, leur permettre de prendre en compte la gestion du climat dans leur quotidien dans leur politique de développement territorial et local», a-t-il souligné.
Par ailleurs, il a rappelé que cet atelier vise à former des experts territoriaux capables de sensibiliser les populations à la base, les associations et les relais environnementaux. Ces experts joueront un rôle essentiel dans l’intégration de la gestion climatique dans les politiques de développement territorial et local.
Pour cette phase du Pacasen, qui va durer 2 ans avec une enveloppe de 70 milliards de francs Cfa, l’Adm invite les communes ciblées à soumettre des plans d’investissement municipaux orientés vers la lutte contre le changement climatique. «Pendant les cinq dernières années, les communes étaient libres de décider de leurs projets, qu’il s’agisse de construire un stade ou un marché. Désormais, l’urgence climatique impose des priorités différentes», a expliqué Dr Diop. Il a ajouté que le financement additionnel du Programme d’appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen) sera réservé à des projets climatiques novateurs. «Même l’Etat est en train de prendre les devants pour lutter contre le changement climatique parce que ça peut impacter négativement la croissance, l’économie sénégalaise, même l’économie des territoires. Les collectivités territoriales, en tant que gouvernements locaux, doivent élaborer des politiques climatiques publiques à leur échelle, complétant ainsi les stratégies nationales de l’Etat», a-t-il conclu.
Quant à Madeleine Diouf, directrice du Changement climatique et de la transition écologique, elle a exprimé sa satisfaction face à cette initiative. «Intégrer la question climatique dans les politiques locales est essentiel, car les collectivités territoriales sont particulièrement vulnérables à ce phénomène mondial. C’est un défi mondial qui s’impose à tous, notamment aux communautés ou collectivités territoriales qui sont très vulnérables au changement climatique», déclare Madeleine Diouf.
Elle a également cité des exemples concrets des impacts du changement climatique tels que les inondations récurrentes, l’érosion côtière, l’avancée de la mer que connaissent certains terroirs et les irrégularités pluviométriques qui perturbent gravement l’agriculture et l’élevage. «L’expertise n’est pas seulement au niveau national. Il faut créer cette expertise au niveau local, parce que c’est le local qui va créer le développement», insiste-t-elle.
C’est pourquoi elle pense que cet atelier marque une étape importante dans la préparation des territoires à faire face au changement climatique. Grâce à une synergie entre l’Adm, les collectivités locales et les partenaires, le Sénégal montre sa détermination à relever ce défi mondial en renforçant la résilience de ses communautés et en assurant un développement durable pour les générations futures.
Par Alioune Badara CISS – abciss@lequotidien.sn