Par Alioune Badara CISS – 

Le système de santé sénégalais est à l’aube d’une transformation majeure. Saly a accueilli un atelier national de réflexion sur la gouvernance du système de santé axée sur les pôles-territoires. Cette initiative, portée par le ministère de la Santé et de l’action sociale en collaboration avec le ministère des Collectivités territoriales et avec l’appui de l’Ong Ibp, vise à adapter l’offre de soins aux nouvelles dynamiques de développement du pays.
L’objectif principal de cet atelier était de «réfléchir sur l’organisation et le fonctionnement du système de santé selon les pôles-territoires», a souligné Saër Ndao, Gouverneur de la région de Thiès, qui a présidé la cérémonie d’ouverture. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du nouvel Agenda national de transformation 2050 du Sénégal, qui promeut un développement endogène et durable basé sur des territoires autonomes et compétitifs.
La Stratégie nationale de développement 2025-2029 met l’accent sur un système de santé performant et accessible à tous, essentiel pour atteindre la Couverture sanitaire universelle (Csu) et les Objectifs de développement durable (Odd). «Le ministère de la Santé a voulu, à travers ses techniciens, anticiper sur ce qu’on appelle le changement de paradigme. Nous allons vers les pôles-territoires, mais nous ne devons pas être rattrapés par le temps», a expliqué Saër Ndao.
Le défi majeur consiste à passer d’une gouvernance sanitaire basée sur le découpage administratif traditionnel à un modèle adossé aux pôles-territoires. Selon le Gouverneur de Thiès qui représentait le ministre de la Santé à cet atelier, «il s’agira de passer d’un mode de gouvernance sanitaire adossé sur un découpage administratif pour migrer vers un mode de gouvernance sanitaire basé sur les pôles-territoires. Cette transition vise à mieux prendre en compte les aspirations des populations et à garantir une meilleure équité territoriale et sociale en matière de santé». Pour ce faire, une approche multisectorielle est indispensable, réunissant l’ensemble des parties prenantes et des acteurs du secteur. L’idée est d’élaborer un dispositif sanitaire «cohérent, standard, mais partagé entre l’ensemble des pôles-territoires», a indiqué Saër Ndao. L’objectif ultime est que les populations se sentent «beaucoup plus à l’aise dans cette dynamique sanitaire», selon lui.
Interrogé sur le rôle des hôpitaux de campagne dans cette nouvelle vision, le Gouverneur de Thiès a salué leur contribution, notamment celui récemment installé à Médina Yoro Foulah, dans le Sud du pays. «L’hôpital de campagne est toujours bienvenu, surtout à Médina Yoro Foulah, dans une zone que je connais très bien, où l’offre de santé était difficilement accessible. On vient compléter un dispositif», a-t-il affirmé.
Il a souligné que la Direction de la santé des armées est pleinement intégrée dans la politique sanitaire nationale, sous la direction du ministère de la Santé. Ces hôpitaux mobiles, déployables en 72 heures, «viennent compléter le dispositif et renforcent l’équité sociale et territoriale. Et ça prend en charge beaucoup de préoccupations», a conclu Saër Ndao, insistant sur la nécessité de soutenir cette dynamique pour une réelle équité en matière de santé.
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