Les élèves du Lycée Demba Diop de Mbour veulent contribuer à la restauration des terres, à l’arrêt de la désertification et au renforcement de la résistance à la sécheresse. A travers leur gouvernement scolaire et le club Environnement, ils ont mis en place une pépinière qui compte actuellement 30 000 plants sur un objectif de 50 000. Pour le moment, plus de 200 élèves ont été formés. Appuyés par l’Agence nationale de la reforestation et de la grande muraille verte (Anrgv), le Service des Eaux et forêts de Mbour et Enda, ces plants sont destinés à créer des espaces verts dans les établissements scolaires mais aussi publics du département de Mbour.Par Alioune Badara CISS – 

L’éducation environnementale est une réalité au Lycée de Demba Diop de Mbour. Grâce à l’appui de l’Agence nationale de la reforestation et de la grande muraille verte (Anrgv), du Service des Eaux et forêts de Mbour et d’Enda, le lycée s’est doté d’une pépinière qui fait 30 mille plants. Il se fixe un objectif de 50 mille plants d’ici l’année 2024-2025.
Une immersion dans cette pépinière où les élèves ont également célébré à leur manière la Journée mondiale de l’environnement, permet de voir comment les élèves parviennent à allier les cours et le jardinage.
Bineta Thiandoum, la présidente du club Environnement, a rappelé les avantages qu’ils tirent de cette formation par rapport au cours de Science de la vie et de la terre (Svt), de géographie, mais surtout comment les enseignements sont mis en pratique dans le cadre de cette pépinière. «Avec l’aide des agents qui sont là, nous avons beaucoup de formation sur la plantation. Le matin, les élèves qui sont disponibles sont là pour arroser et parfois si nous avons des «intercalés», nous venons pour planter et semer. Ça ne dérange pas les cours parce que nous appliquons ce que nous avons appris en classe, car nos professeurs de Svt nous sensibilisent à chaque fois sur la nature. Déjà en classe de Seconde, nous avons beaucoup appris sur le développement et la nature aussi, nous avons fait beaucoup de formations et avons fait aussi beaucoup d’expériences», se félicite la présidente du club Environnement du Lycée Demba Diop. Aujourd’hui, cette pépinière, qui fait la fierté des tous ; existe aussi grâce à l’accompagnement et à l’appui de l’Agence nationale de la reforestation et de la grande muraille verte (Anrgv) qui a mis un agent pour aider ces élèves dans la réussite de cette pépinière. Abibou Ndiaye est pépiniériste, il travaille au niveau de l’Agence de la reforestation et de la grande muraille verte, et aide les élèves du Lycée Demba Diop de Mbour. «Je travaille avec le gouvernement scolaire.
L’objectif, c’étaient 50 mille plants, actuellement nous avons réussi les 20 mille, il reste environ 30 mille que nous allons réaliser durant l’année 2024-2025. Nous aurons au moins 25 mille arbres de variétés différentes, parmi ceux-ci des ombrages, forestiers et fruitiers. Dans cette pépinière, nous faisons aussi du maraîchage», a déclaré le pépiniériste Abibou Ndiaye.
Selon lui, une parfaite organisation permet de réussir le travail. «Les élèves qui viennent ici travailler dans cette pépinière sont des élèves du Lycée Demba Diop. Les élèves qui ont des «intercalés» viennent faire la formation. En plus de cela, il y a des professeurs qui viennent pour donner des cours sur la nature. Nous avons formé plus de 200 élèves pour le moment», a indiqué M. Ndiaye.
A terme, l’objectif est de doter toutes les écoles qui en auront le besoin dans le département, d’arbres, mais aussi les accompagner à avoir un espace vert. En plus de la formation dont les élèves bénéficient dans cette pépinière, elle sert aussi de laboratoire pour les professeurs, renseigne Diouma-cor Diouf, Proviseur du Lycée Demba Diop de Mbour. «En tant qu’ancien professeur de Svt, je peux dire que le jardin est un laboratoire. Par exemple, pour les élèves de Seconde, ce sont des expériences importantes telles que l’impact des facteurs écologiques sur les êtres vivants, les végétaux en particulier, voire des exemples sur la compétition entre les plantes, compétition pour le sol, pour la lumière. On peut étudier ici l’effet d’un  facteur spécifique tel que la compétition. Vous avez la possibilité d’appliquer ou d’avoir des résultats ici que vous exploitez en cours sous forme d’exercice, sous forme pratique, par exemple en expérimentant la plante du  jardin pour étudier la photosynthèse, pour extraire la chlorophylle, pour faire des observations microscopiques. Donc, c’est plein de choses qu’on peut faire avec le jardin», a précisé le Proviseur.
Par ailleurs, il souligné que cette pépinière a l’ambition de produire beaucoup de plants pour les autres établissements, qu’ils soient scolaires ou des établissements de santé. La Capitaine Bineta Ndiaye Cissé, cheffe du Service départemental des Eaux et forêts de Mbour, a magnifié cette façon de célébrer la Journée mondiale de l’environnement. Selon elle, «ces plantes pourraient également servir les populations en changeant leurs condition de vie et le décor. Surtout que la situation de l’environnement du département de Mbour connaît une dégradation des terres, notamment celles agricoles et forestières qui sont devenues maintenant des zones dégradées».
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