Mbour – Sa première rentrée fixée en 2026 : L’Université de Matam se prépare pour le grand saut

L’Université Souleymane Niang de Matam, créée par décret le 22 décembre 2022, est un projet lancé par l’Etat du Sénégal pour élargir la carte universitaire du pays. Elle sera orientée vers les métiers, les sciences, les technologies, les sciences économiques et de gestion, les sciences humaines, la culture et les langues appliquées. Un atelier de restitution des travaux est ouvert, depuis hier à Saly, pour préparer sa première rentrée prévue en 2026. Par Alioune Badara CISS –
L’Université Souleymane Niang de Matam, un projet phare du gouvernement sénégalais pour élargir la carte universitaire, se prépare activement à accueillir ses premiers étudiants en octobre 2026. L’établissement dont les travaux de construction et la conception des offres de formation progressent à grands pas, vise à former des professionnels qualifiés qui répondront aux besoins du marché de l’emploi et aux enjeux du développement régional et national.
L’offre de formation de l’université a été conçue sur la base d’une étude des besoins réels des populations et des potentialités de Matam. «La mission, c’était de mettre en place les curricula, l’offre de formation pour cette université… C’est sur cette base que nous avons mis en place six pôles», a expliqué le Pr Mamadou Sidibé, coordonnateur-Recteur de l’université.
Ces six pôles couvrent un large éventail de disciplines : Sciences et technologies, Sciences économiques et de gestion, Sciences de l’ingénieur, Sciences de la santé, Sciences humaines, sociales, arts et lettres, et Sciences agronomiques.
Une particularité notable de cette offre est la professionnalisation des licences. Contrairement aux licences généralistes, les formations de l’Université Souleymane Niang visent à doter les étudiants de compétences concrètes dès l’obtention de leur diplôme. «Toutes les licences que nous avons proposées, ce sont soit des licences professionnelles, soit des licences professionnalisantes qui permettent à l’apprenant de pouvoir obtenir une compétence à la fin de sa formation», a souligné le Pr Sidibé.
Ababacar Guèye, directeur de Cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, a salué l’approche de la nouvelle université qui, selon lui, doit éviter d’être une simple réplique des modèles occidentaux. «Nos universités devront cesser d’être des palestopes des universités françaises», a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de décoloniser le savoir.
L’Université Souleymane Niang devra s’approprier son contexte local, une région riche en culture et en savoirs ancestraux. M. Guèye a également insisté sur l’importance de concilier la professionnalisation et la recherche fondamentale. Il a rappelé que l’université ne doit pas se limiter à un centre de formation professionnelle, mais être un «espace de détermination, de connaissances fondamentales et de recherche». C’est dans cette optique que des disciplines comme l’Intelligence artificielle, la cybersécurité et le nucléaire doivent également y trouver leur place, car elles sont essentielles pour la souveraineté du pays.
Selon le rapport de préfiguration, l’Université de Matam prévoit d’accueillir 1500 étudiants pour sa première rentrée. Ce nombre est amené à augmenter progressivement, l’objectif final étant d’atteindre 25 000 étudiants à mesure que l’établissement gagne en puissance.
Quant à l’état d’avancement des travaux, le professeur Sidibé s’est montré rassurant. «Techniquement, oui, je peux dire que tout est fait», a-t-il affirmé, citant l’engagement de l’entrepreneur Sankye à remettre les clés en octobre 2026. La présentation de l’offre de formation devant les tutelles est la dernière étape pour finaliser les maquettes avant le déploiement effectif du programme.
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