Dans le cadre de la prise en charge du Covid-19, le Sénégal a mis en place une Stratégie nationale pilotée par le Comité national de gestion des épidémies (Cnge). Si la pandémie n’existe plus, le Sénégal continue sa surveillance car tous les directeurs régionaux de santé établissent, tous les lundis, le bulletin épidémiologique hebdomadaire.Par Alioune Badara CISS –
Le Sénégal veut renforcer le niveau de préparation face aux évènements de santé publique qui sont parfois de portée internationale. Ainsi, dans le cadre du suivi-évaluation de la riposte au Covid-19, le Comité national de gestion des épidémies (Cnge) a organisé à Saly, de concert avec le Point focal national du Règlement sanitaire international, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, une Revue après actions (Raa) de la réponse à la pandémie au Covid-19. Selon Dr Habib Ndiaye, Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale, qui présidait l’ouverture de cette Raa de la lutte contre la pandémie liée au Covid-19 au Sénégal, cette activité entre dans le cadre du Règlement sanitaire international (Rsi) et vise une gestion optimale de tout évènement de santé publique. «Dans le cadre de la gestion du Covid-19 survenu dans notre pays le 3 mars 2020, après une gestion, le Sénégal a organisé une revue intra actions en 2021.
Dans le cadre du Rsi, cette revue intra-actions et la revue extra-actions sont des éléments pour une meilleure évaluation de nos capacités de détection, de prises en charge, mais également de coordination et de communication», a déclaré le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’action sociale.
Pour lui, le Sénégal a été très performant dans beaucoup de domaines. Même s’il reconnaît qu’il y a des défis à relever. D’ailleurs, il a précisé que la Raa va encore davantage renforcer les capacités du pays dans le cadre de la prise en charge des événements majeurs de santé publique, dans le cadre de la détection, de l’amélioration et de la gestion des urgences sanitaires nationales. «Il n’y a pas que le Covid, il y a d’autres événements qui peuvent surgir, et l’expérience du Covid doit nous renforcer davantage. Et, nous espérons, dans une synergie multisectorielle, que nos capacités seront améliorées avec l’implication de tous les acteurs et l’appui technique et financier. Nous espérons que cette revue après action va davantage capaciter nos acteurs, nos structures et nous permettre d’être dans de meilleures dispositions pour que tout événement majeur de santé publique, qui surviendrait au Sénégal, soit pris en charge dans les meilleures conditions», poursuit Dr Ndiaye.
En termes de bilan, il a loué les résultats obtenus dans ce domaine. «Ce n’est pas pour rien que le Sénégal a été cité en référence dans le cadre de la gestion de l’épidémie Covid. Il y a la précocité de la gestion de cette épidémie par le Sénégal. Rappelons-nous que le phénomène a démarré en Chine en décembre 2019. En cette période déjà, au niveau du ministère de la Santé, le Comité national de gestion des épidémies avait commencé à travailler sur les documents de préparation et de riposte», assure le Secrétaire général du Msas. Il ajoute : «Quand la maladie est arrivée en Europe, on était quasiment prêts, le 1er cas a été recensé en mars 2020 et il a été pris en charge selon toutes les procédures édictées dans le cadre du Rsi. Il y a eu aussi toutes les procédures d’accompagnement, notamment la communication qui a été très importante. Il y a aussi la prise en charge de qualité. Le déploiement des centres de traitement épidémiques au niveau des régions selon un chronogramme qui a été également bien réussi.»
Au fil des semaines, la prise en charge a été améliorée. «Ce sont des leçons apprises. Au début, nos équipements de protection étaient des camouflages. On était habillés comme des cosmonautes, mais au bout de 3 ou 4 mois, on s’est rendu compte qu’il fallait alléger. Dans les Cte, le personnel de santé n’était plus sous ces équipements-là. Cela a d’ailleurs permis d’humaniser la prise en charge. Il y a eu beaucoup de difficultés au début, autant pour les malades que pour le personnel de santé», évalue Dr Habib Ndiaye. Malgré ces résultats, le Sénégal ne dort pas sur ses lauriers. «Car la surveillance se fait chaque jour sur toute la pyramide sanitaire du poste de santé, de l’hôpital, et que chaque semaine, tous les directeurs régionaux de santé établissent, tous les lundis, le bulletin épidémiologique hebdomadaire», rappelle-t-il.
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