L’année 2017 vient de s’écouler, une autre dénommée 2018 arrive. Cependant, les années entonnent les mêmes descriptions pour la ville de Mbour. Pourtant, elle ne refuse pas le changement, mais on a l’impression qu’on le lui refuse. Il ne s’agit pas seulement d’urbanisation ou de manque d’infrastructures urbaines, les maux dont souffre la ville de Mbour sont profonds et parfois spécifiques. Si on tient compte des bandes de malfaiteurs qui circulent dans la ville à la recherche de terrains réservés à l’utilité publique et qu’elles œuvrent tout simplement pour le morcellement et la vente desdits terrains, on peut penser aisément que Mbour est laissée à elle-même. Plusieurs espaces et terrains ont été l’objet d’assauts de la part de ces bandes. Mbour est aussi la vache à lait des entreprises de construction de route : toutes les routes se sont dégradées aussitôt après réception. C’est pourquoi circuler à Mbour reste un vrai parcours du combattant. Seule la nationale est praticable. La voie de contournement que l’on vient de réceptionner est impraticable pendant la saison des pluies. La réalisation de ces routes dans la commune doit faire l’objet d’une vérification de la part des services compétents de l’Etat. De toute façon, si les acteurs avaient pleinement joué leur rôle, à savoir la commune, l’Etat, les cabinets d’expertise, etc. on n’en serait pas là aujourd’hui.
Si on se déplace vers le centre-ville, on a l’impression de se diriger vers la banlieue. Il est ainsi envahi par les taxis clandos d’une manière anarchique parce que n’ayant pas de terrain à usage de garage. Ils constituent une vraie prescription absolue qui oblige les autres usagers à faire demi-tour. Ainsi au centre-ville, c’est la loi du plus fort, de la patience ou de la tolérance.
Le marché qui n’a pas de frontière déborde dans tous les sens. Dans cette situation indescriptible, on peut remarquer les produits alimentaires cohabiter avec les produits phytosanitaires.
On ne peut pas résumer les maux dont souffre la ville de Mbour sans parler de l’arrêt cars Oncad : le premier constat est l’occupation sauvage de la voie publique. A partir de la pharmacie Seybatou, il n’y a plus de trottoir ou d’accotement ; ce qui fait souffrir la nationale en occasionnant plusieurs accidents mortels. La création d’un centre commercial érigé sur un terrain à usage d’habitation et constitué par plusieurs cantines en face de la nationale a fait de l’arrêt cars Oncad une vraie jungle. Ce centre commercial a occasionné l’inaccessibilité des riverains à la nationale. Les rues qui donnent sur la nationale sont occupées par les commerçants et les mécaniciens. Vu les évènements qui se passent à l’arrêt cars Oncad, on ne peut que penser à une gestation d’une favela ou une couveuse de méchants.
Le seul instant où l’on peut observer une accalmie, c’est quand le président de la République se rend au sud. Ainsi, dans le cadre de la sécurisation de l’itinéraire, les Forces de l’ordre investissent l’arrêt cars Oncad pour parer à toute éventualité.
En attendant de revenir sur cette comptabilité macabre que constituent le foncier, arrêt cars Oncad, les routes, etc., parlons à présent de la mairie ! Si l’on regarde la ville de Mbour, on a l’impression que c’est une propriété privée abandonnée. Pourtant, la mairie reste une institution de l’Etat en tant que démembrement. L’Acte 3 de la décentralisation est l’œuvre de l’Etat ; c’est le fait de scinder pour mieux contrôler et donner de l’autonomie aux collectivités locales. Cependant, la mairie nous fait penser à un bâtiment où se tient l’Administration communale, celle-ci est territorialement sous l’autorité d’un maire. Quant à la commune, elle est une division territoriale administrée par un maire, mais ici on ne peut pas parler de commune sans penser à la communauté, à la solidarité, de ce qui est commun, c’est-à-dire ce qui appartient à tout le monde.
En tenant compte des routes dans la ville de Mbour, de l’inaccessibilité de la mairie pendant l’hivernage, de l’anarchie à tous les niveaux, de la spéculation foncière etc., on n’a pas à parler de commune ou de mairie : c’est une jungle créée par soit le mépris des pouvoirs publics, la mal-gouvernance, l’insouciance, le manque de civisme, mais aussi et surtout la complaisance des populations et leur naïveté.
Ne pas manifester un constat aux communes qui délimitent celle de Mbour serait de la démagogie. A Saly et Sandiara, tous les actes posés se traduisent dans le quotidien des administrés. On y constate beaucoup d’efforts et d’initiative vers le social.
Plus loin dans la commune de Tassette, située dans la sous-préfecture de Notto Diobass, en dehors des infrastructures réalisées ou en cours de réalisation, les autorités municipales ont pris en compte les paysans à pouvoir économique faible pour les semences et l’eau. Voilà des communes qui n’ont pas tourné le dos aux institutions et aux recommandations du chef de l’Etat.
ndiogougassama@yahoo.fr
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