La première édition du Dialogue territorial de gestion a pris fin hier. A cette occasion, le ministre des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires, Mamadou Talla, s’est satisfait du bilan des deux jours de discussions et d’échanges dans le cadre de cette rencontre avec les maires et présidents de Conseil départemental. Par Ousmane SOW –
Clôturée hier, la première édition du Dialogue territorial de gestion a été riche en recommandations. Le dialogue a permis à ces maires et présidents de Conseil départemental de comprendre beaucoup de choses et de casser beaucoup de cloisons. Mamadou Talla, ministre des Collectivités territoriales, de l’aménagement et du développement des territoires, s’est prononcé au sortir de cette rencontre de deux jours (du 7 et 8 août 2023), se félicitant des discussions et échanges avec ces élus territoriaux qui, dit-il, sont engagés et déterminés à développer leurs territoires. «Personne n’a critiqué, et tout ceci est encadré par cette vision du Président Macky Sall. Cette volonté où nous voulons avoir des territoires viables, compétitifs, porteurs de développement durable», a-t-il indiqué. Dressant le bilan du dialogue, le ministre a cité le projet de décret fixant les modalités de coopération des collectivités territoriales. Un décret qui leur permet de travailler ensemble dans un cadre juridique de coopération pour mutualiser leurs forces et moyens pour une meilleure gestion de leurs compétences. En effet, cette nécessaire coopération entre les collectivités territoriales va surtout, selon les élus, promouvoir la solidarité, la mutualisation des ressources et les opportunités d’investissements pour de grands projets, créateurs d’emplois et de richesses. A ce titre d’ailleurs, soulignent-ils, trois formes d’entente entre collectivités territoriales sont prévues. Il s’agit notamment des ententes intercommunale, interdépartementale et le groupement mixte. «En définitive, ce qui est important, c’est qu’on est logiques avec nous-mêmes. Alors, nous sommes dans cette dynamique. On est en route. On a commencé. Il y a eu beaucoup d’acquis, mais on doit encore mieux faire», a-t-il lancé, rappelant qu’il est essentiel d’avoir ce genre de rencontre pour traduire la volonté du chef de l’Etat, pour une meilleure territorialisation des politiques publiques.
Par ailleurs, Mamadou Talla a souligné que le Sénégal ne pourrait être émergent que si les territoires sont émergents. «Mais quand vous regardez la projection, point de départ en 2012 et maintenant, vous devez être fiers de ce qui a été fait. La photographie de nos territoires en 2012 et la photographie d’aujourd’hui montrent à tout point de vue qu’il y a un changement», a-t-il souligné, estimant que ce dialogue de gestion est une nécessité dans ce monde du 21ème siècle. En organisant ce Dialogue des territoires, Mamadou Talla porte la vision du chef de l’Etat qui a valu aujourd’hui la territorialisation intégrale. Et les élus sont convaincus également que le développement, c’est de la base vers le sommet. «Ensemble, on est là sur la vision que le président de la République nous a donnée en disant : installer au Sénégal des territoires viables, compétitifs et porteurs de projets. Focus sur cette vision pour qu’on puisse atteindre cet objectif en synergie avec tous les acteurs», préconise Mamadou Talla.
Augmentation des salaires
A l’issue de cette rencontre, les élus souhaitent que ce dialogue prospère au niveau décentralisé par l’organisation de formations en ce qui concerne l’état civil, la rédaction administrative, la fiscalité, les réformes et les programmes, pour éviter justement le dialogue de «sourds». A les entendre parler, le pays ne peut pas se développer sans les territoires. Alors, ils demandent un renforcement en ressources humaines. De même, ils estiment que les mairies ne doivent plus attendre les redevances de l’Etat pour vivre. Selon eux, il y a une évolution financière, mais le taux est faible. En dépit de ces points énumérés, les exécutifs locaux plaident aussi pour une augmentation des salaires, mais également l’institutionnalisation des délégués de quartier pour éviter une dualité avec les maires. «Il faut revoir les profils des délégués de quartier et chefs de village. Les chefs de quartier doivent comprendre qu’ils dépendent des maires», font-ils savoir, tout en condamnant les saccages des états civils à chaque fois qu’il y a des manifestations.
Pour rappel, cette première édition concernait les régions de Dakar, Kaffrine, Matam, Saint-Louis et Ziguinchor. Et la prochaine rencontre, informe le ministre Mamadou Talla, sera réservée aux régions de Thiès, Diourbel, Louga, Fatick, Kaolack, Kolda, Sédhiou, Kédougou et Tambacounda.