Depuis le 12 novembre 2003, les abords du Musée de Gorée portent le nom de Place de l’Europe. Aménagé grâce aux 150 millions Cfa de l’Union européenne (Ue), ce lieu est un vrai havre de paix. La lumières des lampadaires surplombée par les cocotiers offre une vue magnifique du coucher de soleil. Un spectacle qui laisse perplexe le visiteur au vu du débat que ce nom a succité.

Bien que l’actuel maire de Gorée ait expliqué son intention d’ouvrir d’avantage l’ile au monde, l’incompréhension semble être le fil conducteur du débat sur l’attribution de ce nom. Dans  la plupart des commentaires, le geste est perçu comme « une insulte à l’histoire ».

Pour Augustin Senghor, le maire de l’ile, il faut «éviter d’être figé, tout en se tournant vers l’avenir ». Car déclarait-il, à la cérémonie de réouverture ce 9 mai passé, «l’inscription au Patrimoine mondial de l’humanité exige de préserver l’authenticité du site. (…)Qu’on ne nous demande pas d’assumer une part de notre histoire et d’en rejeter une autre».Pour les goréens l’opinion sur ce débat est conditionnée. Baye Fall, la trentaine, est un vendeur de Café Touba. Il a une table devant une institution bancaire qui fait face au poste de police. «Ces gens-là (les autorités) s’amusent. On ne leur demande que d’œuvrer au développement de l’ile mais ils sont occupés à s’amuser. En quoi ce nom sera bénéfique pour Gorée ? » se demande-t- il. Pour le guide touristique, Ass Ndiol, «ceux sont les internautes qui disent ce qu’ils ne maitrisent pas. Cette place existe 2003, elle a juste été rénovée. Elle est devenue plus accueillante. Et c’est une bonne nouvelle. Le nom n’est pas important». La Place de l’Europe va de la porte du Musée de Gorée aux habitations. C’est une allée pavée dont les pourtours sont bordés de cocotiers, le tout encerclé par des lampadaires au style colonial. Y admirer le coucher de soleil est un spectacle à s’offrir au moins une fois dans une vie !