Me El Hadj Diouf indèxe la loi sur les retraites des magistrats

C’est un Me El Hadji Diouf guéri du Covid-19 qui garde toute sa verve. L’avocat dit avoir «trop mal» de cette affaire Yaya Dia-Ousmane Kane qui, selon lui, s’explique en partie par la discrimination sur l’âge à la retraite entre magistrats. Membre de la mouvance présidentielle, il invite Macky Sall à être «clair» sur la question du 3ème mandat.
Me El Hadj Diouf a «trop mal» en voyant Yaya Amadou Dia et Ousmane Kane, deux hauts magistrats, s’entre-déchirer. Le premier accuse le second, Premier président de la Cour d’appel de Kaolack, de corruption. Ce que ce dernier a formellement réfuté, qualifiant son accusateur d’être d’une «particulière méchanceté». Le garde des Sceaux a décidé de saisir l’Inspection générale de l’administration de la justice (Igaj) pour y voir plus clair. Soit ! Mais pour Me Diouf, «il faut qu’on revienne à l’orthodoxie, au fonctionnement normal et régulier de la justice». L’ancien député va plus loin dans cette affaire et estime que le vote de la loi allongeant l’âge de la retraite de certains hauts magistrats à 68 ans a contribué à installer ce «malaise» dans la justice.
«En 2017, j’avais dit que nous étions en train d’installer le chaos dans la justice. Et mes collègues députés n’avaient rien compris. Le gouvernement venait de proposer un statut pour la Magistrature, qui aujourd’hui favorise les magistrats qui occupent les plus hautes fonctions, et qui défavorise les autres. Parce qu’on permet à certains d’avoir 68 ans, 3 ans de plus, pour la retraite alors que les autres n’auront que 65 ans, même s’ils sont des camarades de promotion. Dans ce corps, on a créé une discrimination sur l’âge de la retraite», a-t-il expliqué hier lors de l’émission «Grand jury» de la Rfm. Pour lui, «ce sont des frustrations supplémentaires qui ne militent pas pour la sérénité dans la Magistrature».
«Macky a intérêt à être clair sur la question du 3ème mandat»
Me Diouf souligne qu’un éventuel gouvernement d’union nationale serait «un aveu d’échec» pour le chef de l’Etat. «C’est comme s’il était incapable de gouverner, s’il n’a pas les compétences requises dans son camp et dans sa large et grande majorité présidentielle Benno bokk yaakaar. Ce serait extrêmement dangereux pour lui.» L’allié de Macky Sall s’est également prononcé sur le débat relatif au 3ème mandat du Président Macky Sall. «Il a intérêt à être clair parce que lui-même l’a dit, nous avons les enregistrements. Il a dit : ‘’Je suis à mon premier mandat de 7 ans. Si je suis élu pour un second mandat, je partirai après.’’ Mais est-ce que ce Macky Sall-là ose venir devant les Sénégalais pour leur dire maintenant je vais demander au Conseil constitutionnel de se prononcer parce que j’ai suivi quelques brebis galeuses du pouvoir, des valets qui ne veulent que des postes et de l’argent ? Donc, il n’ose même pas au sein de Benno bokk yaakaar poser le débat», a-t-il fulminé. Et d’ajouter : «J’ai toujours dit qu’il n’y aura pas de troisième mandat. S’il se présente, je serai le premier à me dresser contre lui, et les Sénégalais vont le combattre. S’il le fait, il va finir très mal, et j’aurais bien voulu que Macky Sall finisse très bien, qu’il sorte par la grande porte.» Dans le même registre, il a réitéré qu’il était candidat à la prochaine Présidentielle.
A la fin de l’émission, il a profité de la question sur la gestion du Covid-19 pour révéler qu’il a avait, lui aussi, attrapé le virus et qu’il en était guéri. «J’ai été victime du coronavirus. J’ai été hospitalisé à Fann. Une situation que j’ai vécue avec dignité, sérénité, en bon croyant», a-t-il dit.