Par Aliou DIALLO

– Ousmane Sonko est toujours sous contrôle judiciaire. Sa demande de mainlevée de cette mesure qui le frappe depuis le 8 mars 2021, a été rejetée hier par le Doyen des juges d’instruction. Le député-maire de Ziguinchor est accusé de «viols suivis de menaces de mort» par la masseuse Adji Sarr et les faits se seraient déroulés au salon «Sweet Beauty», situé sur la Vdn. Le juge Oumar Maham Diallo n’a donc pas tenu compte du nouveau statut du leader de Pastef, élu depuis le 23 janvier maire de Ziguinchor.
Confirmant le refus du juge de lever le contrôle judiciaire de Sonko, Me Khoureyssi Ba a déclaré que l’ordonnance rendue hier leur a été notifiée. «Les diligences se poursuivent plus que jamais d’accord parties pour obtenir dans les meilleurs délais l’audition au fond», a-t-il écrit sur sa page Facebook. «Le juge est ouvert à une rencontre avec la défense pour fixer dans les meilleurs délais, les conditions et modalités de l’audition de notre client. Nous pensons que c’est de bon augure», a ajouté Me Bâ sur la Rfm.
Cette semaine, le Doyen des juges d’instruction a entendu dans le fond, Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire du salon «Sweet Beauty», inculpée pour «incitation à la débauche, publication d’images contraires aux bonnes mœurs et complicité de viol». Son mari aussi, Ibrahima Coulibaly, est également passé dans le bureau du successeur de feu Samba Sall en qualité de témoin. Le 11 mars dernier, Ousmane Sonko a déclaré, lors d’un entretien avec certains médias, qu’il ne va plus se rendre dans le bureau du juge d’instruction comme l’exige son contrôle judiciaire. «Je n’irai plus signer. D’ailleurs, ça fait deux mois je ne l’ai pas fait», défiait-il exhibant son passeport diplomatique. Auparavant, Adji Sarr, son accusatrice, avait accusé la Justice et l’Etat «d’avoir peur» du leader de Pastef à cause des lenteurs du dossier.
Le déclenchement de cette affaire avait occasionné des émeutes au Sénégal entre février et mars 2021et 14 personnes avaient perdu la vie.