Un universitaire part, un avocat arrive. Me Malick Sall se veut l’avocat de la Justice qui fait face à des critiques.

Natif de Danthiady, village de l’ancien ministre Kalidou Diallo, situé dans le département de Matam, le remplaçant de Ismaïla Madior Fall a fait ses humanités entre le Fouta et Dakar. Diplômé de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Malick Sall a intégré le Barreau en 1982. Son cabinet Sall & Associés occupait jusqu’ici son quotidien. Me Sall fut dans le passé l’avocat d’affaire de la Radiotélévision sénégalaise (Rts) et fait partie du pool d’avocats de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp). Il travaille également à l’international et est réputé proche de plusieurs chefs d’Etat africains. Il devra désormais quitter toutes ses activités pour se consacrer à son nouveau poste de ministre de la Justice, Garde des sceaux.
C’est un accident de l’histoire qui a amené l’avocat d’affaires dans le champ politique. Mais l’on pourrait également dire qu’il a tout simplement était séduit par la vision «futuriste» de Macky Sall pour un Sénégal émergent. C’est tout le sens de son engagement, lui qui vient de la Société civile. En effet, Me Sall n’a jamais accepté d’intégrer le champ politique. Mais convaincu que lorsque «l’on ne fait pas la politique, on la subit», il s’est engagé sans réserve aux côtés de Macky Sall en mouillant le maillot. «Il méritait un second mandat», disait-il à l’endroit du Président Sall. Et pourtant, le nouveau ministre de la Justice n’est d’aucune obédience politique. Il n’a pas encore de carte membre de l’Apr, mais l’accompagne avec son mouvement Malick pour tous, tous pour Macky (Mtm). C’est un mécène qui, avec ses propres moyens, œuvre dans le domaine social.

Conseil supérieur de la magistrature, son premier dossier
La Justice, comme il le dit, c’est son «secteur d’activités» et elle a des «hommes de valeur». «Malheureusement, nous passons notre temps à les vilipender parce que tout est politisé au Sénégal», regrette-t-il. Il entend se faire l’avocat de la Justice secouée par les critiques et les mouvements d’humeur, notamment ceux du Sytjust. Mais il aura aussi à faire avec l’Union des magistrats sénégalais (Ums) qui ne veut plus de la présence de l’Exécutif au Conseil supérieur de la magistrature. Seulement, lui n’y voit «pas de problème». «J’ai l’avantage d’être de la justice, donc je connais là où il y a problème et là où il n’y en a pas. Aucun magistrat sérieux ne dira que la présence du président de la République ou du Garde des sceaux le gêne au sein du Conseil supérieur de la magistrature», dégage-t-il. Un premier dossier qu’il aura la lourde tâche de défendre ?
d.dem@lequotidien.sn