Me Moussa Sarr, avocat de Bassirou Diomaye Faye, ne va pas introduire une demande de liberté provisoire pour son client. Une position qui se démarque de la sortie du Président Macky Sall relative à la situation de Diomaye Faye. Le chef de l’Etat a indiqué, dans une interview télévisée, avant-hier, que la possibilité de libération de Faye était envisageable, précisant que cette démarche dépendrait des avocats du candidat à la Présidentielle.

«(…) Bassirou Diomaye Faye ainsi que tous les détenus politiques en prison actuellement et ceux qui ont bénéficié récemment d’une libération sont des détenus politiques, c’est la politique qui avait présidé à leur arrestation, c’est la politique qui va les libérer. Donc, il n’y a aucun doute sur ça. Ils étaient en détention politique, certains sont toujours en détention politique. Je me félicite de cette décrispation, de cet apaisement qui va dans le sens de notre pays», a commenté, sur la Rfm, l’avocat de Diomaye Faye dont la candidature est validée par le Conseil constitutionnel.  Me Sarr dit n’avoir reçu cependant aucun mandat de son client pour une demande de liberté provisoire. «Pour libérer un détenu politique, on n’a pas besoin de l’intervention d’un avocat. Comme l’a fait le procureur de la République en usant de l’article 128 du Code de procédure pénale, il faut continuer à user de ce même article pour faire libérer tout le monde. En tous cas, moi, je n’ai reçu aucun mandat de Monsieur Bassirou Diomaye Faye pour introduire une telle demande de liberté provisoire. Et une telle demande de ma part venant de mon client serait même superflue», informe la robe noire. «Ce n’est pas nécessaire qu’on dépose une demande pour la libération de Monsieur Bassirou Diomaye Faye. C’est l’Etat du Sénégal qui l’a arrêté pour des raisons politiques. Il appartient à l’Etat du Sénégal de prendre les dispositions, comme il l’a fait jusqu’ici pour faire libérer plus de 300 détenus politiques. Bassirou étant un détenu politique parmi tant d’autres qui sont actuellement en prison, il appartiendra à l’Etat d’instruire le Parquet, maître des poursuites, pour qu’il introduise une nouvelle demande auprès des cabinets d’instruction pour demander sa libération», a souligné son conseil.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn