Après l’Agent judiciaire de l’Etat, les avocats de l’Etat ont pris le témoin. Et c’est Me Ousmane Diagne qui ouvre le bal. «C’est à la limite insensé, voire audacieux de dire qu’il y a des deniers municipaux. Ni la Constitution ni l’Acte 3 de la décentralisation ne le disent. Ce sont des deniers accordés aux collectivités locales par l’Etat et confiés au percepteur-receveur qui est un agent de l’Etat», précise Me Diagne. Les conseils de l’Etat sont revenus aussi sur leur présence dans ce procès. Ils estiment en effet que leur constitution se justifie en ce sens que les ressources proviennent de l’Etat qui est intervenu pour «rétablir le trouble à l’ordre public» dans cette affaire.
«Khalifa est à l’aube et au crépuscule de cette opération»
Me Samba Bitèye dit : «Ce n’est pas un procès entre le pouvoir central et le pouvoir local. On a en face des gens qui ne jouent pas le même rôle. C’est une pyramide. Khalifa est le mandant. Il est à l’aube et au crépuscule de cette opération. C’est un vrai chef d’orchestre. Et si on fait des faux pour prétendre qu’on a offert des repas à des démunis, des prisonniers, etc., c’est grave. On prend cet argent pour le donner à des gens pour aller s’amuser à Bercy. Ça, ce n’est pas de la bienfaisance. C’est de la malfaisance.» Me Bitèye trouve, en outre, que «c’est une équipe qui a participé à maquiller, à monter, à tromper et à détourner ces fonds en usant de tous les artifices pour les présenter aux percepteurs afin de recevoir des sommes».
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