L’organisation spécialisée dans la liberté d’expression à l’échelle internationale exprime sa préoccupation face aux attaques contre les journalistes et medias du Sénégal, Nigeria et Ghana, perpétrées en mars 2020-juillet 2021. C’est ce qui ressort d’un briefing publié hier par Article 19.Par Ousmane SOW
– Dans un document intitulé «Réponse au Covid-19 en Afrique : ensemble pour des informations fiables», Article 19 publie un briefing sur les attaques contre les journalistes, perpétrées en mars 2020-juin 2021. L’organisation, préoccupée par ces attaques répétitives dont sont victimes les journalistes, «appelle» le gouvernement du Sénégal à veiller à ce que les interférences avec le droit à la liberté d’expression pour des raisons de santé publique, soient non seulement prévues par la loi et nécessaires, mais aussi qu’elles soient appliquées de la manière la moins intrusive et la moins restrictive possible. Article 19 invite également le gouvernement à enquêter sur tous les rapports de violations des droits de l’Homme perpétrées contre des journalistes, tout en veillant à ce que tous les auteurs de ces actes, y compris les agents des Forces de l’ordre, soient traduits en Justice dans le cadre d’un procès conforme aux normes internationales d’équité. Et enfin, l’organisation invite le gouvernement à adopter les recommandations de la résolution sur la sécurité des journalistes, adoptée par le Conseil des droits de l’Homme de l’Onu le 6 octobre 2020, qui fournissaient des orientations sur la garantie de la sécurité des journalistes dans le contexte de la pandémie du Covid-19. Sur ce briefing, l’organisation a en outre exhorté le gouvernement du Sénégal, tout comme les autres gouvernements, à savoir le Nigeria et le Ghana, à suivre les recommandations afin de garantir le droit à la liberté d’expression et la sécurité des journalistes en particulier, dans le cadre de la pandémie du Covid-19. «Les journalistes jouent un rôle essentiel pour garantir le droit à la liberté d’expression et à l’accès à l’information, qui est protégé par le droit international des droits de l’Homme et la Constitution du Sénégal. La protection de la liberté des médias est d’autant plus importante en cas de pandémie», a déclaré Maateuw Mbaye, assistant de programmes Article 19 de l’Afrique de l’Ouest.
Article 19 rappelle aux autorités sénégalaises que les changements apportés aux lois et règlements au cours de la première année de Covid-19, ainsi que les attaques, les arrestations «arbitraires» et les «menaces» à l’encontre des journalistes, le tout dans un contexte d’usage excessif de la force par la police, ont «violé» le droit fondamental, mettant la liberté des médias et la sécurité des journalistes en grave danger, souligne le document. De ce briefing sur les attaques contre les journalistes, l’organisation publie le classement du pays selon le Rapport sur la liberté d’expression dans le monde en 2021. Au Sénégal : 75/100 journalistes, 2 sont agressés physiquement. Au Nigeria : 64/100 journalistes, 4 sont agressés physiquement, 16 journalistes arrêtés et détenus et 1 loi adoptée. Au Ghana : 79/100 journalistes, 2 sont agressés physiquement, 1 journaliste arrêté et un autre au moins, a été menacé verbalement.