La situation épidémiologique à Saint-Louis Louis est devenue très inquiétante pour les autorités sanitaires. Les flux de migrants Séné­ga­lais traversant la fron­tière en provenance de la Mauritanie voisine sont devenus très préoccupants pour ces dernières qui cherchent à stopper l’hémorragie avant qu’il ne soit trop tard.

La situation est grave dans la vieille ville. C’est d’ailleurs devenu un secret de polichinelle avec la multiplication des cas, ces deux dernières semaines, alors que l’évolution de l’épidémie était jusque-là maîtrisée par les autorités sanitaires saint-louisiennes qui avaient réussi à stopper la propagation.
Selon des informations fournies par la Région médicale de Saint-Louis dans son bulletin Covid, le nombre total de patients déclarés dans la région s’élève aujourd’hui à 39 dont 16 cas importés, 16 cas communautaires et 6 cas contacts. Le District de Saint-Louis en a déclaré 15 et celui de Richard-Toll 24. Les autorités sanitaires ont d’ailleurs tiré implicitement la sonnette d’alarme en indiquant que «la remarque globale est que la transmission communautaire a pris le dessus sur les autres faisant craindre la multiplication de la contamination par contact». Pour cette raison, les autorités sanitaires ont procédé à un renforcement des stratégies déjà édictées mais aussi à l’identification de nouvelles mettant les communautés au centre de la riposte.
Pour cela, informe la Région médicale, le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas), à  travers le Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips) et la Cellule de communication du Msas avec l’appui technique et financier de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), vient de terminer une formation sur la Communication de risque et engagement communautaire (Crec)  à l’endroit d’acteurs issus des différents secteurs et services qui composent le Comité régional de gestion épidémique (Crge). Cette mission a aussi démarré hier un atelier de deux jours avec pour objectif de renforcer les capacités des journalistes et hommes de médias pour relever les nouveaux défis que sont la lutte contre la stigmatisation et le déni de la maladie.
La Région médicale a par ailleurs fait savoir qu’avec l’ouverture de la frontière avec la Mauritanie, il est attendu un afflux de voyageurs entrants. A ce jour, au total 716 voyageurs entrants ont été identifiés et ont subi des prélèvements dont 221 à la seule journée du 15 Juillet.
Le Centre de traitement épidémique de Saint-Louis, logé au Centre hospitalier régional, continue de prendre en charge les cas testés positifs sur l’étendue de la région. Selon le bilan établi, 35 patients y sont admis en ce moment, 22 guéris ont été dénombrés, 2 évacués et 10 en cours de traitement avec état clinique stable et évolution favorable.
La Région médicale de Saint-Louis n’a pas manqué de rappeler qu’elle continue à mener sa mission régalienne de supervision et de coordination de tous les programmes de santé avant de solliciter des populations une utilisation plus accrue et plus prompte des services de santé.
La situation pourrait se compliquer davantage à Saint-Louis où des milliers de Sénégalais dont un grand nombre de pêcheurs saisonniers pourraient entrer en provenance de la Mauritanie. Ce qui nécessite une plus grande vigilance et des moyens humains et matériels conséquents pour non seulement identifier toutes les personnes qui vont traverser pour ensuite faire des prélèvements et éventuellement assurer leur suivi au besoin.