La démission annoncée le dimanche 20 mars, tard dans la soirée, par le président du Cdeps, Mamadou Ibra Kane, a été rejetée hier à «l’unanimité» des membres présents, lors d’une Assemblée générale extraordinaire.Par Aliou DIALLO

– Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) rejette la démission de son président, Mamadou Ibra Kane, et va commettre un pool d’avocats pour assurer sa défense. Le Cdeps a tenu une Assemblée générale extraordinaire dans les locaux de Dmédia, ce jeudi 24 mars 2022. Cette décision, à «l’unanimité» des membres présents, a été prise pour plusieurs raisons, selon un communiqué. D’abord, l’affaire opposant Mamadou Ibra Kane à un de ses ex-employés est encore pendante devant la Justice, précise la note. «Aucune con­damnation définitive n’étant encore prononcée, l’Assemblée estime que le Président du Cdeps a toute la légitimité pour continuer à exercer sa fonction, bénéficiant encore et toujours de la confiance de ses pairs», ajoute le communiqué.
Poursuivant, l’Assemblée estime que le président du Cdeps est en train d’abattre un «excellent» travail au niveau de l’organisation, dans une étape décisive pour le patronat de presse, qui fait face à des dossiers urgents et «très sensibles». Elle cite les mutations de l’aide à la presse avec le nouveau Fonds d’appui et de développement de la presse (Fadp), mis en place en 2021. Parmi ces dossiers, elle avance aussi le processus d’élaboration du Code de la publicité, qui est en phase de finalisation. Mais également, le soutien du Cdeps au groupe Excaf telecom, qui est «au cœur d’une opération sournoise de démantèlement», dans l’affaire qui l’oppose au groupe français Canal.
Par ailleurs, la résolution souligne que la presse sénégalaise, étant à la croisée des chemins et dans une crise structurelle profonde et assez critique, le Cdeps, à travers son président, s’est engagé dans des perspectives porteuses de solutions durables pour faire face aux enjeux de l’heure. Ainsi, le Cdeps a renouvelé son soutien «indéfectible» à son président, Mamadou Ibra Kane, dans l’épreuve qu’il traverse. La structure a promis déjà de commettre un pool d’avocats pour assurer sa défense devant les tribunaux sénégalais. «Aucun effort ne sera ménagé par ses membres, pour faire annuler cette condamnation actée sur la base d’un enregistrement frauduleux d’un ex-employé».
Mamoudou Ibra Kane a été condamné vendredi 18 mars 2022 à un mois de prison ferme et à une amende de 1 000 000 de franc Cfa, pour «injures publiques» contre un de ses anciens employés. C’est ainsi qu’il a décidé de démissionner de la présidence du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps). «Con­damné au pénal comme un vulgaire délinquant, je dois défendre mon nom et l’honneur de ma famille. Pour cela, je vais intenter toutes les actions légales nécessaires. Aussi, ma condamnation au pénal me dénie aujourd’hui toute légitimité morale de diriger le patronat de la presse. C’est pourquoi je démissionne de mon poste de président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps)», avait-il écrit dans sa lettre.