Le Covid-19 est la première pandémie de l’histoire dans laquelle la technologie et les réseaux sociaux sont utilisés à grande échelle pour permettre aux individus de se protéger et de s’informer. Mais cette utilisation massive des réseaux sociaux n’est pas sans conséquences car beaucoup de rumeurs circulent alors que les récepteurs n’ont pas la possibilité de vérifier si l’information est vraie ou fausse.

Pour aider la population à avoir la bonne information, le Bu­reau régional de l’Organi­sation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à Dakar a eu l’initiative, avec le soutien financier de l’Union européenne (Ue) et en collaboration avec Famedev, d’organiser un atelier de formation pour 30 journalistes venus de la sous-région. L’objectif étant de mettre à la disposition de ces derniers des ressources leur permettant de vérifier la crédibilité et la fiabilité des informations. Selon Famedev, cet atelier est venu à son heure. Avec la prolifération des médias sociaux, beaucoup d’organes qui diffusent des informations n’utilisent pas des journalistes professionnels qui peuvent vérifier les informations ou les rumeurs avant de faire la diffusion alors que les récepteurs donnent beaucoup de crédibilité à des informations qui malheureusement peuvent emmener des personnes à prendre des décisions contradictoires avec la véritable information. Michel Kem­bo, Conseiller régional pour la communication et l’information au Bureau régional de l’Unesco, quant à lui, a rappelé que le Covid-19 a montré une dimension beaucoup plus inquiétante des phénomènes de la désinformation et de la mésinformation. «A la faveur des réseaux sociaux, des canaux publics et privés de circulation de ces mésinformations et désinformations, il s’est trouvé que finalement dans la société, cela a permis de jeter des doutes sur des mesures qui sont préconisées et scientifiquement prouvées pour préserver la population et garantir la santé. Nous avons plus que jamais besoin de nous assurer que l’information crédible et fiable trouve sa place et arrive jusqu’à la population dans un style qui lui soit vraiment compréhensible et ça c’est un grand défi à relever», a souligné M. Kembo.  A en croire le Conseiller régional pour la communication et l’information au Bureau régional de l’Unesco, les médias traditionnels, qui ont pour fonction de travailler pour assurer la circulation de l’information, ne sont pas toujours outillés pour pouvoir travailler contre la désinformation et la mésinformation. «Parfois aussi, un journaliste qui travaille sur les questions de désinformation cela a un coût pour les médias et souvent ils n’ont pas les moyens. Parfois, il y a des désinformations qui sont conçues avec des technologies qui rendent difficile de déceler la vérité de l’erreur. Face à cela, il devient plus qu’urgent de s’assurer que les professionnels de l’information sont eux aussi outillés pour pouvoir barrer la voie à ces désinformations et si nous ne pouvons pas barrer la voie au moins, s’assurer que l’information qui est véhiculée par les médias traditionnels soit une information crédible», a conclu Michel Kembo.
Le directeur de la Com­muni­cation du ministère de la Culture et de la communication, Oussey­nou Dieng qui représentait le ministre à cet atelier, a rappelé aux participants que la pandémie du Covid-19 a montré la nécessité et l’urgence pour les mé­dias de recentrer davantage le traitement de toutes les questions qui concernent nos populations.