Minée par un conflit qui n’a que trop duré, la République centrafricaine est à la recherche d’une sortie de crise à Dakar. C’est ce qui vaut à notre capitale d’abriter une rencontre pour que le processus aboutisse à la paix, qui fuit les Centrafricains malgré la signature de 12 accords entre les protagonistes de cette crise politico-confessionnelle.

Déchirée par cinq ans de conflit ethnique et religieux, la République centrafricaine tente de recoller ses morceaux à Dakar. Une rencontre pour faire revenir la paix dans ce pays se tient depuis samedi à Dakar et ce jusqu’à ce lundi. A ce rendez-vous prennent part les leaders religieux et communautaires venus de la Rca et quatre observateurs dont l’Onu à travers la Munisca.  La récente vague de violence survenue dans ce pays  a contribué à “approfondir davantage le fossé entre les différentes communautés du pays déjà éprouvé par cinq ans de conflit. Cette nouvelle détérioration est d’autant préoccupante qu’elle recèle une forte connotation ethnique et religieuse“. “La situation en Rca préoccupe non seulement l’Afrique mais la Com­munauté internationale. Plu­sieurs accords ont été signés, pourtant  la crise demeure au point de ruiner dangereusement la stabilité du pays. C‘est la raison pour laquelle l’Organisation de la conférence islamique (Oci) a pensé qu’il fallait impliquer  d’autres acteurs dans la société, les  religieux et communautaires,  qui portent la voix de la sagesse, pour aider le processus à aboutir à la paix en Rca“, a mentionné Pape Abdou Cissé, ministre-conseiller à la présidence de la République qui souligne que le Président Macky Sall, préoccupé par la situation dans ce pays, a répondu à l’appel de la conférence islamique pour tenir cette table ronde à Dakar. Conjointement organisée par l’Organisation de la coopération islamique basée à Djeddah et   le Centre international Roi Abdal­lah Ben Abdel Aziz pour le dialogue inter-religieux, la rencontre de Dakar “va permettre aux leaders religieux et communautaires de  définir un plan d’actions qui va aider au processus de la paix en Rca  conduit par le gouvernement”, renseigne Mme Balkoua Virginie, ministre de l’Action humanitaire et de la réconciliation nationale de la Rca.
Evidemment, les nombreux accords signés sous l’égide certains pays et les initiatives prises par l’Onu en ce sens serviront de base de travail pour définir “un plan d’actions“, qui aboutira à la paix en Rca, si l’on se fie aux explications de la ministre de l’Action humanitaire et de la réconciliation nationale. Invitant les Centrafricains à prendre leur destin en main avant que les autres ne viennent les accompagner dans la recherche de cette paix qui les fuit depuis quelques années, Mme Balkoua Virginie entrevoit le bout du tunnel. «Je suis sereine, je suis positive. Quand il y a dialogue, il y a toujours solution», indique-t-elle. En dépit des multiples initiatives soutenues par le gouvernement et la Communauté internationale ainsi que le déploiement de 12 mille Casques bleus de la Minusca, de nombreux défis continuent de miner la paix sociale en Rca. Parmi lesquels l’on peut citer, selon les organisateurs de la table ronde, “la persistance des perceptions négatives et d’amalgames au sein de l’opinion publique largement véhiculés par les médias justifiant la violence y compris au nom de la religion et de l’appartenance ethnique“.
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