Le volet sanitaire constitue un élément de taille dans l’organisation et le déroulement des rassemblements de masse comme le Daaka. Moins d’une semaine après l’ouverture officielle de ce rendez-vous religieux dans la commune de Médina Gounass (département de Vélingara), les autorités sanitaires ont tenu à faire une évaluation des opérations sanitaires. A ce jour, plus de 3000 pèlerins ont été consultés dans les différents sites dédiés et 22 personnes ont été évacuées hors de leur site ou zone, selon Dr Oumar Baldé, médecin-chef du District sanitaire de Vélingara.

Après cinq jours de séjour spirituel, les autorités en charge de la question sanitaire au Daaka ont jugé bon de faire le bilan sur la couverture sanitaire de ce grand évènement religieux. Ce jeudi 2 mai, dans l’enceinte du Centre de santé de Médina Gounass (département de Vélingara), Dr Oumar Sané, médecin-chef du District sanitaire de Vélingara, et ses collaborateurs des services de l’hygiène et les sapeurs-pompiers ont dressé un bilan à mi-parcours sur la situation sanitaire du Daaka de Médina Gounass. L’objectif de cette évaluation, c’est de faire la situation globale provisoire sur les différentes activités déroulées, la mobilisation du matériel médical et de la ressource humaine, et les sites de prestations de soins et de surveillance retenus pour le Daaka. «Cette évaluation nous a permis de connaitre le nombre de consultations, le nombre d’évacuations, de blessés et de pathologies rencontrées», déclare Dr Oumar Sané, par ailleurs porte-parole du jour.

3019 consultations, 22 évacuations
Dans ce sillage, le médecin-chef du District sanitaire de Vélingara détaille : «3019 consultations (1145 femmes et 1874 hommes), 22 évacuations hors site et/ou hors zone et 957 contrôles sanitaires au point d’entrée de Kalifourou (frontière avec la Guinée)» ont été effectués par les services sanitaires. Dans la catégorie socio-professionnelle de la ressource humaine, Dr Sané indique que «15 médecins, 60 infirmiers et assimilés, 15 sages-femmes, 20 agents de la Croix-Rouge, 35 agents pour les services d’hygiène fixes» et d’autres spécialités ont été mobilisés pour secourir et assister les pèlerins dans les neuf sites de prestations de soins et surveillance retenus. Pour prendre en charge les besoins d’évacuation liés aux accidents et d’autres préoccupations sanitaires, quatorze ambulances ont été répertoriées et réparties dans les différents sites de prestations ou de contrôle et les différents axes qui mènent à Médina Gounass.
Listant les pathologies les plus fréquentes rencontrées lors des différentes interventions, le patron de la santé à Vélingara retient «les céphalées, l’asthénie ou la fatigue causée notamment par la chaleur et le vent, l’hypertension artérielle, la diarrhée, la déshydratation ou encore les plaies par Avp». La recrudescence de ces maladies s’explique, à en croire ce spécialiste de la santé, par la canicule dans la zone et la mauvaise alimentation. «Il y a une forte chaleur et l’alimentation n’est pas bonne des fois», tente-t-il de justifier, ajoutant que 168 Milda (Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action) ont été distribuées.

Par ailleurs, la Brigade d’hygiène a effectué différentes activités depuis le démarrage officiel du séjour. Selon Dr Sané, ces autres soldats de la santé ont effectué, depuis le 27 avril, 3 séances de vérification de l’eau dans les campements du Daaka, 249 visites de sites, 180 opérations de désinfection et de désinsectisation de toilettes. Sans oublier la distribution de kits d’hygiène et le contrôle récurrent des denrées alimentaires.

Plaidoyer
Malgré les résultats louables dans les domaines préventif, curatif et de prestations pour la couverture sanitaire, ces acteurs rencontrent d’énormes difficultés dans la mise en œuvre des programmes. Ces difficultés concernent notamment l’insuffisance de médicaments, de climatisation au niveau des sites du Daaka, de carburant d’évacuation, l’absence de personnel technique au niveau des unités mobiles déployées ou encore d’un poste de contrôle répondant aux normes à Kalifourou (commune de Linkéring). A court terme, des équipes d’agents ont été redéployées dans des zones pour diminuer le gap lié au personnel médical. A long terme, les autorités sanitaires ont émis des plaidoyers appelant l’Etat et les partenaires à l’augmentation de la dotation en médicaments destinés à l’évènement, au renforcement du personnel médical pour le Daaka et à l’amélioration des conditions de travail des agents, entre autres.
Par Alpha SYLLA (Envoyé spécial)