Deux matchs, deux défaites : c’est le scénario catastrophe que vivent les Lionnes en ce début de l’Afrobasket Kigali 2023. Pire, le coach Tapha Gaye, qui comptait sur l’expérience de ses cadres, se dit déçu de leur prestation. A l’image de Yacine Diop dont la sélection avait fait grand bruit.Par Hyacinthe DIANDY –

Sa convocation pour l’Afro­basket 2023 avait alimenté les débats. Pour la simple raison : Yacine Diop est restée un an sans toucher à un ballon de basket. Mais son coach, Tapha Gaye, s’est empressé de la défendre en justifiant son choix.

«On a beaucoup parlé avec Yacine de son retour en Equipe nationale. Je n’ai jamais souhaité qu’elle reste tout ce temps sans jouer. La dernière fois qu’on en a parlé, elle m’a dit que si on avait besoin d’elle, elle était prête», déclare celui qui cumule le poste de Dtn et de sélectionneur des Lionnes. Avant de revenir sur certaines qualités de Yacine : «Je l’ai connue très jeune. Je connais son tempérament, sa forte personnalité. Quand on sélectionne une joueuse, tout le monde a son avis. Je respecte l’avis de tout le monde, mais j’ai mon avis aussi. C’est un choix personnel. Dans le secteur où elle est, elle peut beaucoup nous aider par sa densité physique. Elle n’a jamais peur. Elle est toujours là pour apporter.»

Des arguments difficilement convaincants, si on sait que pour une discipline comme le basket, il faut d’abord avoir une bonne condition physique ; surtout dans un tournoi comme l’Afrobasket, avec des matchs rapprochés, et où toute insuffisance athlétique et physique se paie cash. Et quand on reste un an sans jouer, ça devient beaucoup plus compliqué.

D’ailleurs, Tapha Gaye s’est voulu prudent sur les chances de sélection de Yacine Diop en ajoutant : «Maintenant, ce qu’il faut préciser, c’est qu’on est en présélection et je lui ai dit qu’elle a un mois pour nous montrer qu’elle peut être dans les 12.»
Aujourd’hui, à l’issue des deux matchs perdus par les Lionnes en ce début de 26e édition, on est en droit de se demander si Tapha Gaye ne s’est pas trompé sur l’ancienne joueuse de Charnay Basket.

Tapha Gaye s’est-il trompé sur Yacine ?
En tout cas, le constat est là : Yacine Diop manque terriblement de compétition. Assez juste physiquement, elle manque de rythme, d’adresse et semble avoir perdu ses repères, pour ne pas dire sa technicité et son génie qui faisaient d’elle l’une des plaques tournantes de l’Equipe.

D’ailleurs, les deux petits points marqués dimanche contre le Mali viennent confirmer la méforme de celle qui avait abandonné la balle orange pour… le rap. En tout cas, cette prestation mitigée de Yacine Diop repose le problème des critères qui guident les choix de Tapha Gaye.

D’autres «mamies» tardent pour le moment à montrer la voie aux jeunes. On peut citer Fatou Dieng et Oumoul Khaïry Sarr. Pour la meneuse des Lionnes, Tapha Gaye avait aussi argumenté sa sélection en déclarant : «Nous avons besoin de son talent et de son expérience. Toute l’année, on est restés en contact. Voilà ce qui a motivé son retour.» L’inté­ressée était aussi montée au créneau pour répondre à ses détracteurs qui parlaient de son âge avancé. «Il n’y a pas de problème d’âge. On nous a appris à prendre soin de nous, avoir une bonne hygiène de vie, savoir ce que son corps est capable de faire. Par la grâce de Dieu, j’ai mes jambes, mes bras, mon cerveau qui marchent. Il va falloir qu’on arrête de parler d’âge.»

Dans les faits et sur ce qu’elle a montré jusqu’ici, Fatou Dieng (39 ans) est vraiment au bout du rouleau. A l’image de Ou­moul Khaïry Sarr (38 ans) qui a «offert» la victoire à l’Ou­gan­da suite à une perte de balle fatale.
Seule Aya Traoré (40 ans) tente de surnager. Même s’il faut s’inquiéter suite à sa décevante performance face au Mali, avec seulement 5 points inscrits, après avoir pourtant claqué 29 points contre les Ougandaises.

Heureusement que la meneuse Cierra Janay Dillard est là pour sauver les meubles. Mais jusqu’à quand ?
hdiandy@lequotidien.sn