Meilleur accès aux marchés des capitaux : Plaidoyer pour le changement de perception du risque africain

Les pays africains sont confrontés à des difficultés pour accéder aux marchés des capitaux. Cela, à cause de la perception du risque souvent agitée. Face à cette situation, le Président Macky Sall invite les partenaires à travailler dans la gouvernance mondiale pour changer les règles. Car, explique le chef de l’Etat, «les règles anciennes, qui ont gouverné jusque-là, ne sont plus fonctionnelles, ne s’adaptent pas à la situation réelle. Donc, il faut d’abord changer le système de notation qui est très éloigné des réalités. Ceux qui investissent réellement font confiance aux pays. Pourquoi ceux-là qui n’ont même pas mis les pieds dans les pays vont dire que ce sont des pays à risques, vont donc créer une crainte qui n’existe pas ; qui n’existe que dans la perception. Malheureusement, cette crainte va alourdir le financement. Et c’est de là que nous devons agir ensemble, secteur privé-pouvoir public, mais aussi partenaires des grands pays.
Je pense que dans quelques mois, nous pourrons agir pour aller vers un progrès pour que ces grandes institutions changent également leurs méthodes de travail, les approches et que l’Afrique puisse accéder aux marchés des capitaux dans des conditions assimilables à celles dont d’autres pays du monde bénéficient».
Après son départ de la Présidence : Macky promet de rester au Sénégal
Le Président directeur général (Pdg) du Groupe Attijariwafa Bank n’a pas dit le contraire. Mohamed El Kettani estime ainsi que «les entreprises africaines, les banques panafricaines, les fonds souverains africains, les institutions de financement, de pension, les compagnies d’assurance doivent constituer une force de proposition, mais aussi une force de pression à l’échelle internationale pour impacter cette perception du risque africain». Selon le banquier, dans la clientèle qui a investi au Sénégal, en Côte d’Ivoire, «il n’y a pas dans le portefeuille d’Attijariwafa Bank, des investisseurs internationaux qui ont perdu de l’argent en Afrique, alors qu’ils l’ont perdu ailleurs, en dehors de l’Afrique. Et nous n’arrivons pas à mobiliser l’épargne en devise internationale à des conditions compétitives. Et ça c’est l’une des plus grandes problématiques majeures qui freinent l’accélération du développement.
L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique. Les Africains doivent compter sur leurs propres capacités, leurs propres ressources».
C’est pourquoi, estime-t-il, que ce genre de Forum Invest in Senegal, initié par les autorités sénégalaise, facilite le dialogue entre le secteur public, le secteur privé, les Ong, les partenaires internationaux, pour que de nouvelles approches soient construites pour permettre de mobiliser et de l’épargne locale et de l’épargne internationale, et combler le déficit de financement en infrastructures qui est vital. «On ne peut pas industrialiser l’Afrique sans des routes, des Zones économiques spéciales (Zes), des centrales électriques… et tout ça nécessite des fonds. Les banques panafricaines en sont conscientes. Elles travaillent au quotidien pour accompagner cette dynamique», soutient M. El Kettani.
Par Dialigué FAYE – dialigue@lequotidien.sn