Il est minuit à Melilla
La pauvreté dans un élan de désespoir et de révolte
S’attaqua aux barrières de l’égoïsme et de la peur
Melilla, ce sont des mains nues contre les armes de l’abondance
C’est la souffrance angoissée qui s’éternue
C’est la faim qui gronde
C’est la douleur qui gémit
C’est des larmes et des sanglots
C’est du sang giclé et des corps ensanglantés
C’est des jambes et des bras fracassés
C’est de la peau déchirée, laminée
C’est des familles endeuillées
C’est l’orphelin qui pleure
C’est la femme abandonnée et esseulée
C’est de l’espoir brisé aux contours d’un avenir ­ténébreux
Melilla, Ceuta, terre de la honte
Ecoute ce cri assourdissant
Qui résonne dans les entrailles de Melilla et de Ceuta
C’est le cri de l’enfant ­affamé
C’est le cri du bébé mal nourri
C’est le cri des malades alités
C’est le cri du chômeur désespéré
C’est le cri de l’analphabète piégé
C’est le cri d’un peuple agonisant
C’est le cri d’une Afrique
Meurtrie par la pauvreté
Déchirée par la guerre
Ravagée par le Sida
C’est le cri d’une jeunesse désespérée et révoltée
Melilla, c’est une alarme et un appel
Melilla, c’est le cri du pauvre
Dr. Abdoulaye TAYE
Enseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop à Bambey