L’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel) a déposé hier une plainte contre «Prési Cissé», Khalifa Rappeur, Cheikh Metsu Metsu Karim, Abdou Guèye Dia, Amadou Ba et X devant la table du procureur de la République. Appel accuse les supposés mis en cause de «menaces de mort, injures publiques et atteinte grave à la liberté de presse». Selon la lettre de plainte, X et les individus précités se considèrent comme activistes ou influenceurs sur les réseaux sociaux. Ainsi, ils s’en prennent avec une «violence inouïe à des médias en ligne comme Dakaractu.com et Leral.net». «Les sieurs «Prési Cissé», Khalifa Rappeur, Cheikh Metsu Metsu Karim, Abdou Guèye Dia, Amadou Bâ, profèrent des insultes, s’attaquent à ces sites d’information sous le simple prétexte qu’ils ont diffusé des informations pas ou peu favorables à leur leader», dénonce Appel.
Il est reproché à Dakaractu d’avoir exploité les résultats de l’audience du Tribunal des référés du lundi 15 mars dernier, qui ordonne l’expulsion de Semer Holding dirigé par Diène Marcel Diagne suite à une plainte du bailleur, en l’occurrence le Cabinet Immobilier du Monde. «C’est ainsi qu’à tour de rôle, ces personnes précitées se sont relayées sur la page Facebook de Dakaractu pour injurier, menacer et attaquer ouvertement le site d’information et ses animateurs», condamne Appel.
Le tort de Leral.net quant à elle aura été d’avoir obtenu l’exclusivité et de diffuser l’entretien de Adji Raby Sarr. Quasiment le même groupe d’individus, avec le même modus operandi, s’est abattu sur ce médium en ligne. «Pire, ces gens tentent d’intimider les médias et de semer la terreur dans la rédaction», regrette Appel. «Prési Cissé» se serait attaqué directement au propriétaire du site et tente de jeter le discrédit sur sa personne. «Des faits extrêmement graves parce qu’aux antipodes de la liberté de presse», juge Appel qui est très préoccupée par la situation marquée par «ce terrorisme intellectuel» en ligne, qui peut devenir physique à tout moment. «Aujourd’hui, traiter une information ou tendre le micro à un citoyen est considéré comme un crime. Des gens s’échinent à cataloguer, à confiner les médias dans un carcan partisan selon leur propre prisme. Si on en est là, cela veut dire véritablement que la démocratie sénégalaise est véritablement en danger», déplore Appel.
Le syndicat se joint à Dakaractu et Leral pour réclamer justice au nom du droit du public à une information juste, vérifiée et plurielle. Sa plainte vise à préserver la liberté de presse mais surtout l’intégrité morale et physique des animateurs des différents médias qui, depuis l’éclatement de l’affaire Ousmane Sonko/Adji Raby Sarr, subissent une terreur aussi bien physique, verbale qu’en ligne.