La Coordination des associations de presse (Cap) sera dans la rue le 3 mai prochain pour exiger des concertations sérieuses avec l’Etat sur divers points de revendication. La Société civile, les familles religieuses, les représentations diplomatiques seront aussi sensibilisées au courant du mois d’avril.

La presse relaie au quotidien les maux de toutes les couches de la société sénégalaise. Les journaux, radios, télévisions, la presse en ligne n’ont également jamais manqué à leur mission première : informer. Cependant, les journalistes, même s’ils ne sont pas les plus misérables dans ce pays, souffrent dans leur chair sans jamais dire mot. Ces souffrances ont pour noms : des entreprises en cessation de paiement, des retards de salaire récurrents, la non-cotisation des entreprises à l’Ipres et à la Caisse de sécurité sociale, l’absence de couverture maladie pour les employés, la situation précaire des stagiaires dans les rédactions, etc. «Cet état de précarité peut entrainer la tentation chez certains. Et bonjour les dérives !» Pour éviter cela, les professionnels des médias tirent la sonnette d’alarme sur «les menaces» qui pèsent sur l’exercice de leur métier et la liberté de la presse au Sénégal.
Hier, en conférence de presse, le Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication (Synpics) et Cie ont dévoilé leur plan d’action. Le 3 mai prochain, Journée internationale de la presse, les journaux seront bouclés dans la rue. La Coor­dination des associations de presse (Cap) annonce une marche nationale des hommes et femmes de médias pour «réclamer des concertations sérieuses» avec l’Etat sur les difficultés du secteur. Dans le même sillage, des tournées seront effectuées auprès des familles religieuses au mois d’avril afin d’attirer l’attention de ces «remparts de la cohésion sociale». Cette vaste campagne sera aussi faite auprès de la Société civile, des doyens de la presse, mais également des représentations diplomatiques pour attirer leur attention sur l’avenir de la presse nationale.
Le président du Cored et ses camarades des autres syndicats et associations sont revenus, au cours de la conférence de presse organisée hier au siège du Synpics, sur d’autres sujets brûlants. Au sujet de la publicité, le porte-parole du jour, Bakary Domingo Mané, a estimé qu’ «il faut rapidement des rencontres urgentes sur cette question avec des règles très précises et transparentes. Ces concertations devraient déboucher sur la réforme de la loi 83-20 du 28 janvier 1983 sur la publicité». Pour ce qui est de l’aide à la presse, il a avoué que «non seulement les 700 millions de francs Cfa alloués annuellement aux organes de presse sont insignifiants, mais sa répartition constitue une vraie nébuleuse». Aujourd’hui  en lieu et place, lui et ses confrères pensent qu’«il faut un véritable plan de sauvetage des médias au Sénégal qui prendrait en compte le financement, la fiscalité, l’apurement des passifs sociaux, l’environnement juridique, la publicité, la rémunération de la mission de service public des médias pu­blics».

La gestion de la maison de la presse
Quant à la gestion de la Maison de la presse qui, il faut le rappeler, avait été boycottée par certaines associations lors de la cérémonie de remise des clés, la Cap a dénoncé «la gestion autoritaire» du ministère de laC. Elle accuse également, «les autorités qui ne veulent pas d’une presse responsable, professionnelle»  au sujet du retard du vote du code de la presse. La Cap est composée de l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel), du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps), de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cojer), du Comité d’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored), du Collectif des techniciens de la presse audiovisuelle du Sénégal (Ctpas), du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication (Synpics), de l’Union nationale des photojournalistes du Sénégal (Unpjs), de l’Union des radios associatives et communautaires (Urac).
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