L’Alliance des écologistes du Sénégal (Ades) qualifie l’opération de transferts monétaires à 542 956 ménages annoncée par le chef de l’Etat, de «mesure superficielle et conjoncturelle face à une situation tragique et structurelle».Par Dialigué FAYE

– Dans le cadre de la consolidation de l’inclusion sociale, le président de la République a annoncé en avril dernier, le lancement du programme spécial Cash transfert. Il s’agit d’une opération de transferts monétaires d’un montant global de 43 milliards francs Cfa, à «542 mille 956 ménages actuellement répertoriés dans le Rnu (Registre national unique : ndlr)». Le lancement de cette opération est prévu ce mardi 10 mai 2022 au Grand Théâtre.
Mais au moment où les autorités étatiques se vantent de ce programme et parlent «d’une opération de solidarité nationale inédite», l’Alliance des écologistes du Sénégal (Ades) le qualifie de «mesure superficielle et conjoncturelle face à une situation tragique et structurelle». «Devant les conséquences graves, de l’extrême pauvreté dans laquelle baignent des milliers de nos concitoyens, nous nous attendions à un calendrier de sortie de ce cercle vicieux, accompagné de mesures fortes et durables leur permettant de vivre dignement, durablement dans la dignité», écrivent Baye Sala Mar, président de cette formation politique, et ses camarades. Ils expliquent : «Dans un Pays moins avancé (Pma) comme le Sénégal, où nous sommes dans une économie en contraction, distribuer des milliards à une partie des Sénégalais peut toujours les aider à régler des problèmes ponctuels, à court terme ; mais ne les aidera certainement pas à sortir de l’extrême pauvreté et la dépendance. La meilleure façon de les y extirper et de mettre fin à leur galère, c’est d’en identifier les déterminants et causes profondes qui les y maintiennent et d’y apporter des solutions structurelles.»
Pour développer le Sénégal et faire de la croissance inclusive et durable, l’Ades juge nécessaire d’avoir dans ce pays, «des millions d’heures de travail, sans relâche, réparties dans un système qui n’use ni les hommes ni la nature».
C’est pourquoi, estime-t-elle, «même si 43 milliards, c’est peu pour installer définitivement les Sénégalais dans l’ère de l’industrialisation, c’est beaucoup pour en poser les premiers jalons, par le biais de la structuration professionnelle, des filières de production, de transformation et de valorisation des produits et circuits de distribution dans des secteurs comme celui du lait…». Pour créer de la prospérité et augmenter les revenus des populations de façon durable, les écologistes du Sénégal demandent à l’Etat «d’inscrire rapidement le Sénégal sur le chemin de l’industrialisation et de la structuration professionnelle, des filières de production, de transformation et de valorisation des produits et circuits de distribution».
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