Anniversaire de l’indépendance, mais anniversaire aussi du premier message à la Nation de Macky Sall. Le président de la République doit faire face à une situation sociale et politique tendue. Anniversaire de l’indépendance, mais anniversaire aussi du premier message à la Nation de Macky Sall. Le président de la République doit faire face à une situation sociale et politique tendue.

Le 3 avril 2012 était son premier message à la Nation coïncidant avec sa prise de fonction. Ce soir, pour le 58ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, le président de la République aura sans doute à cœur ce qu’il avait promis aux Sénégalais et ce qu’il en a fait. C’est forcément un discours-bilan, quel qu’en soit le timing. En 2012, dans son quart d’heure, son leitmotiv «il y a urgence…» avait occupé son message parce que, justement, le pays était envoyé aux urgences par le régime de Abdoulaye Wade. 6 ans après, il y a encore urgence à résoudre des questions, presque les mêmes, et d’autres, à la Une de l’actualité : la situation sociale avec la grève dans l’Education, la Santé, dans certaines entreprises publi­ques et privées qui peinent à sécuriser des emplois. Il s’agira, dans cet ordre, de convaincre que 2018 est véritablement «l’année sociale».
Mais il y a aussi les divergences politiques fortes entre l’opposition et le pouvoir qui ne s’entendent presque sur rien. Des concertations sur le processus électoral qui réchauffent le climat et les suspicions en direction de la Présidentielle du 24 février 2019. Ce soir, c’est l’occasion ou jamais, avant le passage des projets de loi sur le parrainage, de rassurer une classe politique profondément divisée. Mais, le 3 avril 2012, c’était aussi un serment pour la transparence et la gestion «sobre ou vertueuse», de «la Patrie avant le parti» qui souffre de son application. «A tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers publics, je tiens à préciser que je ne protègerai personne. Je dis bien personne !», avertissait le chef de l’Etat nouvellement élu. A l’épreuve, il aura à le prouver dans un contexte où Khalifa Sall a été condamné, mais où d’autres de son camp, épinglés par des rapports d’institutions de contrôle, ne sont pas inquiétés. En gros, le Président Sall aura à faire un bilan, non pas d’une année, mais d’un mandat. Même s’il est vrai qu’il a encore le 31 décembre prochain pour y revenir.
hamath@lequotidien.sn