Abdoulaye Wilane incite son parti à faire sa grande mue pour revenir au-devant de la scène politique en devenant le leader de l’opposition, avant de se battre pour revenir au pouvoir. Membres de Benno bokk yaakaar (Bby), les Socialistes ont les moyens de leur ambition, selon leur porte-parole qui dégage les pistes qui les conduiront à la concrétisation de cette ambition.Par Amadou MBODJI –

Abdoulaye Wilane souhaite que le Ps connaisse un nouveau souffle en se repositionnant au premier plan, à l’image des années 1980 et 90 où les Socialistes étaient au pouvoir. «Le scrutin du 24 mars 2024, ponctué par l’avènement d’une nouvelle majorité présidentielle, marque à la fois la fin d’un cycle et le début d’une nouvelle ère. Nous devons en être conscients, chers camarades, et agir en conséquence. Sous ce registre, le séminaire vers lequel nous nous acheminons dans les prochains jours, est un grand moment d’introspection, un jalon important qu’il nous faut franchir avec lucidité et courage pour tracer la voie nouvelle à emprunter et le cap à prendre. Recommencer sans rejeter le passé, bâtir sans ignorer les fondements de notre âme socialiste. Revigorer le Parti socialiste !», décline Abdoulaye Wilane à travers une note adressée à la presse. «Ainsi, il est en tout cas grand temps de reconstruire un leadership autour du Parti socialiste. Et la nouvelle dynamique socialiste que j’appelle de tous mes vœux en est forcément le premier jalon. Si nous le voulons, nous le pouvons. Chers tous, en avant pour le grand sursaut socialiste !», appuie-t-il.
Un leadership du Ps «non reconnu et non assumé ces 12 dernières années»
«S’il est indéniable qu’entre 2000 et 2012, le leadership du Parti socialiste était reconnu et assumé, ayons le courage de reconnaître qu’il n’en a pas été de même au cours des douze dernières années. Et ce, en dépit de notre apport inestimable à la Coalition Benno bokk yaakaar et de la loyauté que nous avons toujours manifestée à l’égard de nos alliés», constate M. Wilane. Les Socialistes ont la capacité de revenir en force, croit savoir le porte-parole du Ps. «Toutefois, je n’ai pas le moindre doute que, dans ce nouveau contexte qui redessine le paysage politique de notre pays, nous disposons des ressources humaines et intellectuelles, ainsi que des capacités physiques pour repositionner le Ps comme force politique leader de l’opposition et comme alternative à même de reconquérir le pouvoir», se montre optimiste Abdoulaye Wilane.
«Chers camarades, l’histoire a déjà prouvé qu’à chaque fois que nous avons été à la croisée des chemins, le génie qui sommeille en chaque Socialiste et les ressorts propres à notre parti nous ont toujours permis de poursuivre notre marche en avant. Certes, pour y arriver, il nous faudra, cette fois-ci, parce que les époques diffèrent, prendre impérativement en compte les évolutions démographiques et sociétales de notre pays», fait-il remarquer. Soulignant ainsi que «c’est un impératif de réussir un «mix énergétique» entre l’expérience des anciens et la force de la jeunesse pour relancer la machine socialiste». Tout en recommandant, par ailleurs, d’insuffler du sang neuf dans la gestion managériale   de leur formation politique en donnant la part belle aux jeunes. «En effet, le contexte nous impose de nous montrer généreux afin de promouvoir de nouveaux visages. C’est là une condition sine qua non pour faire «liker» l’opinion et la perception des jeunes sur le Parti socialiste. En particulier ceux qui sont nés après les années 2000 et qui n’ont pas connu le Ps comme parti dominant au pouvoir, mais plutôt comme un des acteurs de la coalition menée par l’Apr», surligne-t-il. «Ce devoir d’ouverture nous impose aussi de discuter avec toutes les forces politiques avec lesquelles nous partageons un certain nombre d’idéaux. A commencer par ceux avec lesquels nous avons écrit les plus belles pages de l’histoire de notre parti et qui, pour une raison ou une autre, ont dû s’en éloigner. Camarades socialistes, le constat est implacable : dispersés, nous n’avons pas su peser d’un poids fort sur l’échiquier politique national. Mais, réunis, nous pourrons soulever des montagnes. Pour paraphraser Albert Jacquard, nous nous devons de commettre des actes politiques forts, parce que c’est notre sort de parti politique que de choisir comment se reconstruire sur cette politique nouvelle», poursuit le président du Conseil départemental de Kaffrine.

Appel à un «nouveau sursaut»
Pour haranguer les troupes, Wilane souligne qu’«impossible n’est donc pas socialiste !» en invitant ses camarades à puiser dans le passé politique de leur parti. «Lorsque dans les années 2000, notre regretté Secrétaire général, feu Ousmane Tanor Dieng, invoqua et lança le «Nouvel Elan», beaucoup d’observateurs ne donnaient pas cher de notre capacité à nous relever et à rebondir. Pourtant, nous l’avons fait ! En seulement douze années, nous nous sommes débarrassés de nos pesanteurs et avons appris de nos erreurs pour vite revenir au premier plan. C’est à ce sursaut que je vous invite. Et, comme par un heureux hasard, douze années exactement après l’avoir réussi sous la houlette de feu Ousmane Tanor Dieng», rappelle-t-il.
Revenant sur le séminaire que le Ps compte organiser prochainement, Abdoulaye Wilane renseigne que ce séminaire, placé sous le thème : «Evaluation de l’élection présidentielle 2024 et les perspectives pour le Parti socialiste», sera «ainsi l’occasion d’évaluer, en toute objectivité, la représentation et l’influence politique de notre parti, tant sur l’échiquier national qu’au sein de la Coalition Benno bokk yaakaar et, plus largement, au niveau des instances étatiques». La rencontre sera une manière pour le parti de se «fixer des objectifs légitimes» «dans un contexte nouveau où les lignes politiques bougent, pour ne pas dire l’époque éfaufile tout», selon Wilane.
«Le Socialisme, disait Jean Jaurès, c’est la République jusqu’au bout», cite Wilane  en disant : «Qu’il me soit permis de le paraphraser en indiquant très clairement que le Socialisme, c’est aussi le combat jusqu’à la victoire pour le bien du Peuple.»
ambodji@lequotidien.sn