Message de fin d’année : LES VŒUX PIEUX DE DIOMAYE

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a livré son message à la Nation à l’occasion du Nouvel An au soir du 31 décembre. S’inscrivant dans la logique d’instaurer une bonne gouvernance basée sur la probité, la lutte contre la corruption, le chef de l’Etat a annoncé des projets de lois sur la transparence, l’élargissement de la déclaration de patrimoine aux agents de la Fonction publique. Cette adresse à la Nation a été aussi une occasion de confirmer le départ des troupes étrangères du pays dès cette année.Par Dieynaba KANE –
La première adresse du 31 décembre ressemble à une remise à plat des réalités administratives et politiques du pays. Une façon de remettre les compteurs du Sénégal à zéro ? Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a, lors de son premier discours à la Nation pour le Nouvel An, fait une série d’annonces. M. Faye s’est engagé à se conformer à sa promesse de procéder à l’appel à candidatures pour les postes publics. D’après le chef de l’Etat, «au courant du premier trimestre de 2025, le gouvernement lancera la plateforme Ligeeyal sa reew, qui permettra à chaque Sénégalais, d’ici comme de la Diaspora, de déposer sa candidature aux postes publics en compétition ou de proposer des projets et opportunités d’investissement». Dans la même dynamique, il a dit avoir instruit «le Bureau organisation et méthode de travailler à l’identification des postes-clés devant être mis en compétition, de proposer des modèles types de fiches de postes et des règles d’organisation et de fonctionnement du comité de sélection des candidats» qui lui «seront soumis, au bout du processus, pour nomination».
Le président de la République, qui veut que le Jub Jubal Jubanti ne soit pas seulement un slogan, s’est engagé à lutter contre «la corruption endémique». Dans son discours, le Président Faye déclare : «Force est de reconnaître qu’aucun changement, aucune rupture n’est possible dans un environnement de corruption endémique. Si nous voulons le changement, nous devrons résolument être prêts à nous réformer nous-mêmes, dans nos comportements face au bien public, et dans notre manière de servir la collectivité.» Ainsi, il informe «qu’au-delà de la modification de la loi portant statut général de la Fonction publique, quatre (4) lois sur la transparence et la bonne gouvernance seront soumises à la Représentation nationale.» Bassirou Diomaye Faye renseigne qu’elles «portent sur la protection des lanceurs d’alerte, la réforme de l’organe de lutte contre la corruption, l’accès à l’information et la déclaration de patrimoine». S’agissant de la déclaration de patrimoine, M. Faye soutient qu’elle «sera généralisée à tous les agents de la Fonction publique, sans exception, ainsi qu’à tous les postes électifs ou nominatifs impliquant une gestion budgétaire, quelle qu’en soit l’importance». Et d’indiquer : «Les modalités de publicité et de mise à jour des déclarations souscrites seront définies par la loi.»
Dans son discours de fin d’année, Bassirou Diomaye Faye, sans parler de l’abrogation ou non de la loi d’amnistie liée aux événements survenus entre mars 2021 et février 2024, fait remarquer, en faisant le lien avec la commémoration du massacre de Thiaroye, que «la dette morale nous engage aussi envers les victimes des évènements survenus entre mars 2021 et février 2024 et leurs familles». Et d’ajouter : «Nous ne pouvons rechercher la vérité sur des faits survenus il y a 80 ans et accepter l’omerta sur les évènements tragiques vécus ces quatre dernières années.»
Toutefois, le président de la République assure que «ce faisant, il ne s’agira pas d’une revanche à prendre, mais d’une justice à rendre aux victimes et à leurs familles, de les apaiser et de réaffirmer la sacralité de la vie humaine».
S’agissant des Assises de la Justice tenues en fin mai 2024, M. Faye informe que le comité restreint «déjà mis en place pour l’identification des lois et décrets à prendre ou à abroger est à pied d’œuvre pour matérialiser les consensus forts issus» de ces rencontres. En outre, Bassirou Diomaye Faye indique que cette démarche de concertation «se poursuivra à travers les assises nationales des daaras et les concertations sur l’enseignement supérieur ainsi que dans d’autres secteurs, pour renforcer l’adhésion et la participation de tous».
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