Le secteur privé et le secteur public de la santé sont deux éléments d’un même ensemble. Chacun de son côté travaille sans pour autant qu’ils sachent ce qu’ils font ensemble. «Il faut que ces deux éléments d’un même système se rejoignent et travaillent en synergie ; d’où l’idée de faire des partenariats publics-privés», a soutenu Ardo Doudou Ba, président de la Fédération ouest africaine du secteur privé de la santé et président de l’Alliance du secteur privé du Sénégal, à l’ouverture de la deuxième édition du symposium panafricain des métiers de la santé ouverte à Dakar hier. Cette deuxième édition est un moment fort pour discuter et échanger sur le thème «Partenariat public-privé : comment les transformer pour les rendre plus efficace».
Aujourd’hui, ce partenariat existe, précise le président de la Fédération ouest africaine du secteur privé de la santé. Le symposium qui regroupe 50 pays dont 37 africains est un cadre pour évaluer et savoir exactement la contribution du secteur privé. «Les gens soignent, travaillent, mais personne n’évalue ce travail. Une fois évalué, nous saurons ce que ce secteur apporte», indique M. Ba qui ajoute que dans certains pays pourtant cette évaluation a été faite. «Il y a des pays où 50% des soins sont assurés par le secteur privé. Dans d’autres, c’est peut-être moins, mais il faut évaluer et de cette façon on saura ce que fait le secteur privé à côté du public et on pourra dire voilà ce qui manque et on pourra le compléter», note-t-il.
Le ministre de la Santé et de l’action sociale, venu présider la rencontre, salue l’initiative. Il considère le secteur privé comme un partenaire essentiel de l’Etat, car pour lui l’Etat a la responsabilité d’assurer aux populations des soins de santé accessibles à toutes les populations. De l’avis de Abdoulaye Diouf Sarr, il est évident que l’Etat ne peut pas tout faire. Il a besoin d’un partenaire qui l’accompagne dans son rôle régalien d’offrir des soins de santé aux populations.
Surtout que, renchérit le président de l’Alliance du secteur privé du Sénégal, la situation sanitaire dans notre continent est plus que préoccupante. Cela, du fait de l’inaccessibilité de certains soins dans certaines zones. Parce que, argue-t-il, «ce sont des zones reculées et qui manquent d’infrastructures et de structures de référence». Il estime donc qu’il est important que le secteur privé aide les Etats.
Interpellé sur le coût très élevé des prestations des privés, Ardo Doudou Ba indique que c’est un problème de pouvoir d’achat. Seulement, il souligne que l’Etat peut faire des gestes pour rendre ces coûts supportables. Un allègement fiscal par exemple, plaide M. Ba. Pour lui, cela est un moyen de financer la santé dans le secteur privé et, du coup, faire baisser les coûts et élargir en même temps l’assiette des populations qui sollicitent les prestations dans le privé. Des questions qui seront abordées durant ce symposium qui se poursuit aujourd’hui. Ainsi, le secteur privé de la santé, qui s’est engagé sur ces questions, compte interpeller les gouvernants par des recommandations fortes. Un plan d’actions et une feuille de route sont attendus pour le suivi des travaux en attendant le prochain symposium.
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