La Chambre criminelle de Thiès a reconnu coupables les 4 marchands ambulants accusés d’association de malfaiteurs criminelle, vol en réunion avec usage d’arme et violences ayant entrainé la mort. Arrêtés en 2015, ils ont été condamnés à la perpétuité lors du jugement de la première affaire inscrite au rôle de la présente session.
La perpétuité. C’est la sentence rendue hier par la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Thiès contre une bande de quatre malfrats, poursuivis pour «association de malfaiteurs criminelle, vol en réunion avec usage d’arme et de violences ayant entraîné la mort». Une peine requise auparavant par l’avocat général, Cheikh Ndiaye Seck. Les marchands ambulants Badou Faye dit Commissaire, Ibrahima Sarr dit Louka, Mamadou Dame Touré et Moustapha Thiam sont accusés d’avoir, à Tivaouane, le 21 janvier 2015, formé une association de malfaiteurs criminelle, et frauduleusement soustrait un téléphone portable appartenant à Mamadou Doki Diouf, avec la circonstance que ledit vol a été commis la nuit avec usage d’arme et de violences ayant entrainé la mort. Ce jour là, le commissaire urbain de Tivaouane, suite à un appel téléphonique l’informant de la présence, au quartier Keur Masse, d’un groupe d’agresseurs qui auraient poignardé un individu et seraient, par la suite, en train d’être lynchés par une foule, avait déployé sur lesdits lieux ses éléments qui procéderont à l’interpellation des sieurs Badou Faye dit Commissaire, Ibrahima Sarr dit Louka, Mamadou Dame Touré et Moustapha Thiam, et en même temps, à l’identification de la victime, Mamadou Doki Diouf, lequel évacué à l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh, devait succomber à ses blessures quelques minutes plus tard. Aux juges, Lamine Diouf, père de la victime, a fait savoir que son «fils, qui était exemplaire et ne consommait ni alcool ni tabac, était parti en ville faire des achats avant de retourner aux champs».
L’inculpé Moustapha Thiam, revenant sur ses déclarations antérieures, a soutenu qu’il était ivre lors de son audition par les policiers, «lesquels m’avaient promis de me libérer si je reconnaissais les faits», dit-il. Il fait savoir qu’ayant quitté Thiès pour rallier la ville sainte de Ndiassane en compagnie de ses co-mis en cause, le groupe de copains s’était arrêté au quartier Keur Masse, à Tivaouane, pour boire de l’alcool dans une maison en construction, avant que lui-même, dit-il, ne se rende dans une boutique du coin pour se payer de la cigarette. Et de poursuivre que c’était en ressortant de la boutique qu’il avait vu ses compagnons se bagarrer avec la victime, précisant être intervenu juste pour les séparer. Avant de soutenir «ne pas savoir celui qui avait poignardé la victime».
Cheikh Ndiaye, pour sa part, déclare avoir entendu, en sortant des toilettes, des échanges de coups de poing et les complaintes d’une personne qui semblait souffrir, avant d’apercevoir quatre individus s’acharner sur une personne étendue par terre, en train d’être palpée par ses agresseurs dont les uns demandaient aux autres de lui vider les poches et de lui prendre son téléphone portable. Et d’ajouter être aussitôt sorti pour appeler au secours, avant de poursuivre les suspects qui seront, par la suite, appréhendés avec le concours des jeunes du quartier.
Un autre mis en cause, Badou Faye, de confirmer les déclarations de son co-inculpé, Moustapha Thiam, sur leur périple et le fait qu’ils avaient consommé de l’alcool. Toutefois, il conteste avoir agressé Mamadou Doki Diouf et soutient qu’une foule les ayant hélés à hauteur du terrain de Keur Masse, les accusant de vol, ils avaient pris la fuite de peur d’être lynchés. Leur copain, Mamadou Dame Touré, abonde dans le même sens.
Ibrahima Sarr, lui, maintient que c’est en sortant d’une boutique qu’il avait entendu des cris «au voleur». En ce moment, dit-il, il a pris la fuite avec ses compagnons, avant d’être appréhendés. Il précise «n’être ni voleur ni agresseur».
Mohamed Lamine Ndiaye, fils de Cheikh Ndiaye, tous des témoins, dit avoir participé à la poursuite des mis en cause la nuit des faits en compagnie de son ami Abdoul Aziz Diop. Ce dernier de préciser avoir vu la victime, qui «saignait abondamment», tituber avant de s’affaler. Cependant, il avait pu leur indiquer que «ce sont les mis en cause qui s’éloignaient pour disparaitre dans la nature qui l’avaient agressé et délesté de son téléphone portable».
D’ailleurs, il ressort du certificat de genre de mort établi par le médecin-chef de l’hôpital Abdoul Aziz Sy Dabaakh, Dr Aïssatou Barry, que la victime est décédée des suites d’une «hémorragie massive consécutive à une plaie profonde au niveau du thorax».
nfniang@lequotidien.sn