La commune de Gorée veut rendre un hommage à George Floyd, l’Afro-américain tué par un policier blanc de Min­neapolis. C’est Me Augustin Senghor, maire de l’île historique, qui a donné l’information. «Je me propose de saisir le Conseil municipal pour que Gorée puisse se lever et poser des actes forts qui peuvent aller vers un hommage à George Floyd. C’est important. Le monde entier s’est levé, Gorée va se lever aussi pour dire non», renseigne le maire de Gorée. «Nous sommes en train d’envisager de trouver un espace à Gorée qui pourra être dédié à la liberté et à l’égalité raciale. C’est sur Gorée justement que les plus sombres histoires de la traite négrière et de l’inégalité raciale se sont écrites sur ce lieu de pèlerinage. Les gens ont commencé à comprendre cela», ajoute Me Senghor qui, à travers un communiqué, a condamné l’acte ayant conduit à la mort de l’Afro-américain. «Depuis quelques années, il a été constaté dans de nombreuses parties du monde une recrudescence des actes de discrimination et des crimes raciaux contre les hommes de race noire», indique le maire de Gorée qui rappelle que «l’une des dernières manifestations en date de ce phénomène a été, il y a quelques semaines, l’exécution froide par asphyxie en pleine rue aux Etats-Unis d’un citoyen noir, Mr George Floyd, par un policier blanc». «C’est pourquoi le Conseil municipal de Gorée se réunira dans les prochains jours pour délibérer sur les actions les plus significatives à mener : manifestations d’hommage aux victimes noires de la violence raciale symbolisées par George Floyd, dédicace de la rue ou place de l’île à l’idéale de liberté et d’égalité raciale et que toute personne dotée d’humanisme doit retenir comme leçon en visitant l’île mémoire et la Maison des esclaves»,  argumente celui qui replonge dans le souvenir de l’esclavage et de la traite négrière. Me Senghor souligne que ces deux phonèmes ont vu le jour il y a 5 siècles. «C’est de Gorée que partira le mouvement irréversible d’élimination du racisme dans toutes ses formes», dit-il. «Mais à l’instar des grands hommes comme Martin Luther King et Nelson Mandela, gardons à l’esprit dans cette lutte contre l’injustice raciale que la tolérance reste la meilleure réponse à l’intolérance», prône Me Senghor non sans indiquer que «la non-violence est l’antidote à la violence au nom d’un monde uni dans la paix et la diversité». En guise de conclusion, le président de la Fédération sénégalaise de football de dire que «toute vie humaine compte et mérite une égale considération, quelle que soit la couleur de la peau».