C’est aujourd’hui que le jeune laveur de voitures, Papa Alassane Sy, présumé meurtrier de son ami menuisier, Pape Diakhaby, et le propriétaire du pistolet, seront présentés au procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Guédiawaye. S’il est reproché à Papa A. Sy le délit d’«homicide involontaire», D. Ndao doit répondre des chefs de «détention d’une arme à feu sans autorisation administrative» et «négligence et mise en danger de la vie d’autrui».Par Abdou Latif MANSARAY

– C’est toujours le désarroi dans la commune de Wa­khinane Nimzatt, après la mort accidentelle du jeune Pape Diakkhaby. D’après nos sources, les deux suspects dans cette affaire de meurtre, le jeune laveur de voitures, Pape Alassane Sy, auteur du coup de feu fatal, et le propriétaire de l’arme à feu, D. Ndao, né en 1985, cadre à la société nationale La Poste, seront déférés aujourd’hui de­vant le procureur de la Ré­publique près le Tribunal de Grande instance de Guédia­waye.
Accusé d’homicide involontaire, Pape Alassane Sy a fait face aux enquêteurs et a reconnu les faits sans ambages. Mieux, il a soutenu que lorsqu’il a vu l’arme dans le véhicule de l’agent de La Poste, il pensait que c’était un jouet. C’est ainsi que muni de ce pistolet, il a tenté d’intimider son ami Pape Diakhaby. Après son premier coup en l’air sans effet, il a braqué l’arme vers le visage de son ami avant d’appuyer sur la gâchette et d’atteindre d’une balle le crâne de Pape Diakhaby qui a rendu l’âme sur le champ.
Le propriétaire de l’arme à feu, D. Ndao, accompagné hier de son avocat, s’est rendu dans les locaux du poste de police de Wakhinane Nimzatt. Ce dernier, cadre à La Poste, après son au­dition, est mis aux arrêts pour les délits de «détention d’une arme à feu sans autorisation administrative» et «négligence et mise en danger de la vie d’autrui».
Au quartier Thione Samb où habite la famille du défunt, c’est le calme plat. La maison de la victime ne désemplit. Selon une source, le corps sans vie de Pape Diakhaby est toujours à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins de l’autopsie. Le rapport balistique, qui n’est pas encore délivré par le médecin légiste, a obligé la famille à retarder l’enterrement du jeune Pape Diakhaby. D’ailleurs, le papa de la victime qui séjournait au Mali, informé de la mort de son fils, est en route pour le Sénégal. D’après nos sources, ce dernier a demandé à la famille d’attendre son arrivée pour procéder à l’enterrement de son fils.
La maman de la victime, quant à elle, est atteinte psychologiquement. Nos sources renseignent en effet que depuis la mort du jeune Pape Diakhaby, la pauvre dame demande toujours aux membres de la famille si son fils est bel et bien mort. «Depuis avant-hier elle ne cesse de crier : «Où est mon fils ? Dites à Pape Diakhaby que sa maman l’attend, il n’a qu’à rentrer».» «Ce sont des propos qui plongent toujours la famille éplorée dans un état de syncope», renseignent nos sources.
latifmansaray@lequotidien.sn