Thier Kourouma, connu aussi sous le nom de Baye Thier Kourouma, est un artiste-peintre qui, comme tout le monde, aurait voulu organiser une exposition de ses œuvres durant la biennale. En l’absence de sponsor, l’artiste a choisi d’exposer ses œuvres chez lui, à Nord-Foire.Pour cette biennale, vous exposez sous quelle thématique ? 

La solidarité est le thème que j’ai choisi pour exposer durant la biennale. J’ai choisi de travailler sur la solidarité parce qu’on doit être solidaires, l’union fait la force. Nous sommes à un temps où la solidarité est de mise. C’est l’Afrique qui est à l’heure de la solidarité, pour ne pas dire seulement le Sénégal. Il est temps qu’on s’unisse comme un seul homme pour rebâtir notre continent.

Habituellement, quels sont les thèmes que vous abordez dans vos œuvres ?
Je travaille librement. Et pour chaque œuvre, j’aborde un thème diffèrent. Je suis open parce qu’il y a plusieurs choses à dire dans ce monde. Je ne peux pas me limiter à une chose. Un artiste est un porteur de voix. Il doit sortir tout ce qui intègre sa réflexion et le mettre sur la table, et laisser les gens y réfléchir. Je parle des femmes parce que les femmes occupent un rôle très important dans la société. Je sensibilise les femmes pour qu’elles déclinent une très bonne image d’elles. Parce qu’elles sont le miroir de la société. Le monde est entre les mains des femmes, elles en sont les régulatrices.

Quelles sont difficultés auxquelles vous faites face dans le cadre de la biennale ? 
Je me suis inscrit à la biennale, mais je n’ai pas fait de vernissage parce que je n’ai pas pu trouver de sponsor. Les sponsors sont les seuls capables de vous accompagner par rapport à certaines choses, à savoir la location de l’espace où on doit exposer et tant d’autres choses. Si on ne dispose pas de moyens, on ne peut pas faire ce que l’on veut. C’est pourquoi je tiens une exposition permanente chez moi. Je fais une exposition Off, c’est juste une exposition permanente jusqu’à la fin de la biennale. Ma maison est à Nord-Foire. J’invite tout le monde à venir contempler mon exposition. Il y a de belles œuvres qui sont là. J’ai déjà reçu certaines visites. Mais je compte organiser un évènement après la biennale, une exposition au Centre culturel Blaise Senghor.

Qui sont ceux qui achètent vos tableaux ?
J’entretiens une relation avec des personnalités de ce pays. Ce sont eux qui achètent mes tableaux. Je leur demande de faire un tour pour regarder mon exposition dans le cadre de la biennale. Si l’art ne nourrissait pas son homme, on aurait laissé tomber depuis longtemps. Je vis de mon art (rire).

Vous pouvez gagner jusqu’à combien par tableau ?
Ça dépend. J’ai vendu des tableaux à des millions. C’est un secret personnel, pour ne pas dire un secret défense. Les Sénégalais ont la culture d’acheter des tableaux. Je pourrais dire que j’ai beaucoup plus vendu de tableaux à des Noirs qu’à des Occidentaux. Même les Sénégalais qui ne sont pas des personnalités, achètent des tableaux.
Propos recueillis par Amadou MBODJI (ambodji@lequotidien.sn)