Le montant des crédits émis par les Systèmes financiers décentralisés (Sfd) de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa), au cours du premier trimestre 2022, s’est accru de 268,327 milliards de francs Cfa, soit 16% par rapport à son niveau à fin mars 2021, pour se situer à 1946 milliards 765,4 millions de francs Cfa, d’après l’évaluation faite par la Bceao de la situation du secteur de la microfinance dans les pays membres de l’Umoa au titre du premier trimestre de l’année 2022.Par Dialigué FAYE – 

L’activité d’octroi de crédits des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) a été ralentie sur le premier trimestre 2022. Malgré ce ralentissement noté dans le secteur de la microfinance au cours de cette période sous revue, «l’encours des crédits des Sfd de l’Union s’est accru de 268 milliards 327,1 millions de francs Cfa, soit 16% par rapport à son niveau à fin mars 2021, pour se situer à 1946 milliards 765,4 millions de francs Cfa». Cette hausse, d’après la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), «est observée en Côte d’Ivoire avec une valeur de 73 milliards 339,7 millions de francs Cfa, soit 17,7%, au Burkina avec 66 milliards 837,7 millions de francs Cfa, soit 27,8%, au Sénégal, 47 milliards 417,3 millions de francs Cfa, soit 10%, au Togo, 38 milliards 316,2 millions de francs Cfa, soit 18,9%, au Bénin, 28 milliards 359,3 millions de francs Cfa, soit 17,6% et au Mali, 19 milliards 44 millions de francs Cfa, soit 12%.
Toutefois, une diminution estimée à 4 milliards 978,6 millions de francs Cfa a été notée au Niger, soit 20,4%, et en Guinée-Bissau, 8,4 millions de francs Cfa, soit 12,4%».
L’institut d’émission commun aux huit Etats de l’Umoa indique qu’une «part de 50,4% de l’ensemble des concours accordés par les Sfd représente les crédits à court terme. Les prêts à moyen et long termes constituent respectivement 30,5% et 19,1% sur la période. La clientèle masculine des Sfd a bénéficié de 54,3% des crédits. La clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 20,6% et 25,1% des financements.
L’encours moyen des financements des Sfd par membre a augmenté de 7,7% pour se situer à 112 633 francs Cfa à fin mars 2022 contre 104 523 francs Cfa l’an dernier».
Pour l’ensemble du secteur de la microfinance, précise la Bceao, «l’encours des crédits représente 7% de celui des établissements de crédit de l’Union».
Sur le ralentissement de l’activité d’octroi de crédit, le régulateur explique qu’il s’agit d’une «tendance saisonnière généralement observée après les fêtes de fin d’année en raison de la forte activité de crédit enregistrée à ces occasions».
S’agissant du taux brut de dégradation du portefeuille, le régulateur informe qu’il «est resté quasi-stable, ressortant à 8,9% contre 8,8% à fin mars 2021, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur. Cette situation s’explique notamment par les efforts consentis par les Sfd en vue de contenir l’évolution de leur portefeuille à risque».
A fin mars 2022, note la Bceao, 12 institutions de microfinance sont sous administration provisoire. Le Bénin en compte 6, le Burkina 1, la Côte d’Ivoire 1, le Niger 2, le Sénégal 1 et le Togo 1.

Les dépôts augmentent de plus de 336 milliards
En termes de collecte de dépôts et d’ouverture de comptes en faveur de leur clientèle, les Sfd ont maintenu la dynamique de croissance de leurs activités. En effet, souligne l’institut d’émission, «le montant des dépôts collectés a augmenté de 336 milliards 32,6 millions de francs Cfa pour s’établir à 2076 milliards 842,5 millions de francs Cfa contre 1740 milliards 809,9 millions de francs Cfa une année plus tôt, soit une augmentation de 19,3%. Cette progression est enregistrée en Côte d’Ivoire avec 100 milliards 437,1 millions de francs Cfa, soit 24,9%, au Burkina, 81 milliards 348,4 millions de francs Cfa, soit 25%, au Togo, 55 milliards 460 millions de francs Cfa, soit 20,4%.
Au Sénégal, la progression est évaluée à 52 milliards 401,7 millions de francs Cfa, soit 12,5%, au Mali, 23 milliards 430,9 millions de francs Cfa, soit 17,1%, au Bénin, 18 milliards 339,4 millions de francs Cfa, soit 11,7% et au Niger, 4 milliards 652,1 millions de francs Cfa, soit 17,4%.
En revanche, une diminution a été relevée en Guinée-Bissau d’une valeur de 37 millions de francs Cfa, soit 43,1%».
Pour ce qui concerne les dépôts à vue, ils sont restés, d’après la Banque centrale, «prépondérants avec une part de 58,1% du total des dépôts. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 21% et 20,9%.
Le montant moyen des dépôts par membre a progressé de 10,8%, pour s’établir à 120 159 francs Cfa après 108 407 francs Cfa à fin mars 2021». Quid de l’épargne recueillie par le secteur de la microfinance de différents pays de l’Umoa au cours du 1er trimestre 2022 ? Elle représente, selon la Banque centrale, «5,3% de celle collectée par les établissements de crédit de l’Union.
Cette épargne mobilisée par les Sfd a été constituée à hauteur de 43,4% par les hommes, 22,2% par les femmes et 34,4% par les groupements».
Pour le nombre de Sfd dans l’Umoa, il a été recensé «508 unités à fin mars 2022. En outre, 17 millions 284 mille 110 personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de microfinance sur la période sous revue, à travers 4370 points de service répartis dans les Etats membres de l’Union».

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